L'audience a duré environ 1h30. Un temps pendant lequel le prévenu poursuivi pour agression sexuelle a pu donner sa version des faits. La victime, absente, accuse un ancien pharmacien reconverti dans la vente de compléments alimentaires et de cosmétiques naturels d'avoir profité d’une séance de massage pour poser ses mains sur ses parties intimes. Les faits se sont déroulés le 9 novembre 2020.
L'ancien pharmacien parle de « fantasmes et d’une histoire créée de toute pièce »
L'enjeu du procès de ce mardi 6 juin a été de savoir si l'accusé a eu des gestes pouvant être qualifiés d’agression sexuelle auprès de la victime.
En audition préliminaire, la victime de 51 ans a raconté que cet ancien pharmacien lui a proposé une séance de massage chez lui, pour lui permettre de se sentir mieux. Elle raconte que durant cette séance, le prévenu a déboutonné le bouton de son pantalon puis glissé ses mains sous sa culotte sur ses parties intimes. Elle explique aussi que son pantalon et sa culotte ont été baissés et que ce dernier a posé ses mains sur ses fesses.
L’analyse psychologique de la victime a notamment démontré que sa passion pour la médecine douce l’a emmené à une soumission due à son état émotionnel douloureux.
« J’ai touché son corps, son ventre, l’intérieur et l’extérieur des cuisses, sa tête, mais pas ses parties intimes »
« Je tourne autour du patient avec des pierres en main pour toucher ses points de chakra »
De son côté, l'ancien pharmacien de 67 ans fait part de son incompréhension. Il assure que ce récit est « un fantasme et une histoire créée de toute pièce » : « C’est une femme qui n’allait pas bien, j’ai donc voulu l’aider, dans un cadre de bienveillance » se défend-il à la barre. Il donne ensuite sa version des faits :
« Le but de cette séance est de soigner les troubles avec des pierres magnétiques. Durant la séance, je tourne autour du patient avec des pierres en main pour toucher ses points de chakra. À aucun moment, je lui ai demandé de se déshabiller parce qu’il n’y avait pas de chauffage. J’ai touché son corps, son ventre, l’intérieur et l’extérieur des cuisses, sa tête, mais pas ses parties intimes. On faisait une séance sur le ventre au départ et elle m’a dit qu’elle avait du mal a respirer. Je lui ai dit de se mettre sur le dos. Elle a ensuite déboutonné elle-même son bouton de pantalon pour faire des respirations ventrales dans le cadre de la séance. Je n’ai pas touché à son bouton de pantalon. »
Au cours de l'audience, il a fait part d’un regret : « Si j’ai fait une faute, c’est de l’avoir invité pour l’aider. »
Des propos incohérents
Dans la suite de l’audition, la procureure interroge le prévenu sur des propos qu’il a tenu durant l’expertise psychiatrique : « Vous aviez dit avoir regretté d’avoir déboutonné son pantalon et aujourd’hui vous dites ne pas avoir touché à son pantalon. Vous l’expliquez ? »
« Je ne l’explique pas », admet timidement le prévenu.
La procureure requiert dix mois de détention à domicile sous surveillance électronique, mais aussi une inscription au fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (Fijais), ainsi qu’une interdiction de la pratique de la profession pour laquelle il est jugé. La décision sera rendue le 4 juillet prochain.