Pouvoir proposer une consultation médicale aux gens qui n'ont pas de médecin traitant, ou à ceux dont le médecin traitant n'est pas en mesure de les recevoir, tel est l'objectif de la borne de téléconsultation installée dans les locaux de la pharmacie du Meygal à Saint-Julien-Chapteuil.
"Si une personne vient nous voir pour un problème médical, que nous jugeons qu'une consultation est nécessaire et que la personne n'a pas de médecin traitant ou que ce dernier n'est pas disponible, nous lui proposons alors une téléconsultation" explique Aurélien Fourcade, cogérant de la pharmacie du Meygal.
En visio avec un médecin
La borne est installée de façon à ce que la téléconsultation se fasse en toute confidentialité "C'est comme si vous étiez dans le cabinet d'un médecin. La pièce est fermée, on équipe la personne d'un casque audio pour la confidentialité, cette dernière renseigne ses informations personnelles, puis après un certains temps d'attente, la personne se retrouve en visio avec un médecin basé quelque part en France via une webcam installée sur la borne." précise le jeune pharmacien capitolien.
Stéthoscope, oxymètre, tensiomètre, etc.
La téléconsultation commence par un interrogatoire classique, comme chez le médecin. Et si besoin, la borne met à disposition des patients, trois appareils médicaux connectés : un dermatoscope pour les problèmes de peau, un otoscope pour regarder dans les oreilles, et un stéthoscope qui permet au médecin d'écouter les battements de coeur via un casque audio. Trois autres appareils non-connectés sont également à disposition des patients : thermomètre, oxymètre et tensiomètre. "Tous ces appareils permettent vraiment de faire comme en cabinet. Les médecins sont formés pour expliquer aux gens comment se servir des appareils" assure Aurélien Fourcade.
"Une télé-consultation immédiate sans rendez-vous"
"Le samedi il n'y a pas de médecin sur la commune. Alors plutôt que de dire aux personnes dans le besoin d'attendre pour aller consulter un médecin de garde, on leur propose une téléconsultation immédiate sans rendez-vous. Le problème peut être résolu en quelques minutes si le médecin juge que la personne peut être traitée à distance." précise Aurélien. Ce dernier explique que la borne permet aussi de filtrer : "Des gens consultent parfois pour un oui ou pour un non. On ne va pas proposer une téléconsultation pour un rhume ou une gastro."
"Cette borne ne remplace absolument pas les médecins"
Aurélien Fourcade
Évidemment, les deux généralistes installés à Saint-Julien-Chapteuil ont accueilli cette nouveauté avec interrogation. Mais cette borne vient répondre à une situation à laquelle Aurélien et ses collègues (au total : trois pharmaciens et trois préparatrices) étaient, selon lui, trop confrontés : "Certaines personnes n'ont pas de médecin traitant du fait que ce dernier est à la retraite et non remplacé, ou alors du fait qu'elles viennent d'emménager et qu'aucun médecin ne peut les prendre. L'objectif de cette borne n'est absolument pas de remplacer les médecins mais de venir à leur renfort. Car à choisir, les patients préfèrent bien souvent voir leur médecin en vrai" assure Aurélien Fourcade.
150 € par mois pendant 4 ans
Le patient paye sa consultation et reçoit un remboursement comme une vrai consultation. La borne est mise à disposition par le fournisseur à raison d'un abonnement mensuel de 150 € pour une durée de quatre ans. L'abonnement sera renouvelé, ou pas, en fonction de l'utilisation.
Une quinzaine de téléconsultations en un mois
En un mois de mise en service, la borne a enregistré une quinzaine de téléconsultations. "Ce n'était que des personnes qui n'avaient pas d'autres solutions, et qu'en temps normal nous aurions envoyés soit au médecin de garde, soit au CNSI de Bon-Secours, soit aux urgences".
"Les ordonnances prises sur place n'amortissent pas l'abonnement. C'est un service que nous tenions à offrir à la population dû à la forte demande. C'est très intuitif et simple d'utilisation. Dans tous les cas nous sommes là pour accompagner les patients dans la démarche. Finalement, nous tentons de palier le problème de la désertification médicale qui touche nos communes, ici et partout en France" conclue Aurélien Fourcade.