Des routes, des rond-points, des entrées, des sorties, des parkings. Et puis aussi des voitures, des bus, des motos, des espaces publicitaires innombrables, des dizaines de commerces petits ou grands, éphémères ou pérennes. La zone de Chirel à Vals-près-le-Puy est devenue en moins de 10 ans un épicentre commercial majeur du bassin ponot.
Une opération lifting de 7 000 m²
Dans le souci de préserver un peu les piétons, la mairie de Vals et l’Agglomération du Puy-en-Velay ont investi le terrain plus ou moins laissé à l’abandon derrière les bâtiments du Crédit Agricole. « Nous avons repensé l’environnement en restructurant cet espace de 7 000 m², décrit Laurent Bernard, Maire de Vals, Les travaux ont consisté au curage du vieux lagunage, à la gestion des eaux d’orage avec la création d’un plan d’eau et au captage des eaux de la source de Bonnassou ».
Pierre, feuille et de l’eau
Cachée dans un coin, la fontaine toutes de pierres vêtue régurgite les eaux d’en haut pour les offrir au bassin d’orage, installé à ses pieds. « La symbolique est forte, je trouve, continue le Maire devant une dizaine de personnes présentes. Les eaux qui alimentent la fontaine appartiennent au Puy. Elles nourrissent ensuite le bassin de Vals. Pour repartir ensuite dans les terres ponotes ».
Autour du rectangle creusé où semblent pousser des roseaux, des aménagements agrémentent l’endroit. Un chemin à base de sable stabilisé cercle en partie le réceptacle. Quelques bancs gris sortent timidement de terre. Et trois dalles blanches ont été coulées pour recevoir les futures tables de pique-nique.
« Dans un écosystème où les espaces publics sont contraints, prendre soin de la qualité urbaine et paysagère permet de valoriser la ZA de Chirel en terme d’accueil, de dynamisme et de développement durable », lance Michel Joubert, Président de la Communauté d’Agglomération du Puy-en-Velay.
« On craint qu’ici devienne un lieu de squat la nuit et le weekend »
Mais ce beau portrait ne fait tout de même pas l’unanimité. Et les critiques viennent directement des plus concernés...à savoir des riverains. « On a été pris au dépourvu, car la mairie ne nous a aucunement concerté pour les aménagements, explique l’une des voisines les plus proches. Si une table de pique-nique est installée là où est déjà coulée la dalle, les gens pourront tranquillement voir l’intérieur de notre maison. On pourra presque manger avec eux ! »
Elle déplore encore : « Le maire a bien voulu planter une haie pour préserver notre intimité. Mais il faudra 10 ans avant qu’elle soit efficace ! »
Autre inquiétude, les nuisances possibles à venir. « Forcément, s’il y a des tables, des coins d’eau et un beau chemin qui invite à la pétanque, il est évident que les jeunes vont venir ici. Ce qui est normal. Mais, on craint qu’ici devienne un lieu de squat la nuit et le weekend juste sous nos fenêtres ».