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Que tous aient un médecin traitant. Super ! Sauf que...

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 04/05/2023 à 17:00

« En voilà une idée qu’elle est bonne », aurait dit Coluche. Que tous les assurés en Affection Longue Durée possèdent un médecin traitant. C’est l’honorable mission de l’Assurance Maladie. Mais, comme le soulignent le brivois Nicolas ou la ponote Anne, tous les deux catégorisés ALD, « ça sert à quoi d’en avoir un si on ne peut pas le voir faute de place ? »

La Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) mène une noble quête en terre des carences médicales. Suite à une enquête issue de leurs propres statistiques, l’institution indique que « le nombre de personnes souffrant d’une affection de longue durée (ALD) mais qui n’ont pas de médecin traitant est passé de 510 000 fin 2018 à 714 000 fin 2022 au niveau national ».

Il est précisé : « Parmi ces personnes, 20 % n’ont vu aucun médecin généraliste en ville en 2021, contre seulement 4 % des patients en ALD ayant un médecin traitant ».

La Haute-Loire loin d’être à plaindre

Pour zoomer sur la Haute-Loire, une carte de la France accompagne le document. Elle est intitulée « Taux de patients sans médecin traitant parmi les patients ALD ». Notre département se teinte d’une belle couleur gris claire, affichant un taux de 4,1 %.

La Haute-Loire fait ainsi partie des départements les mieux lotis sur le sujet. Il est même le territoire de la grande région Auvergne-Rhône-Alpes avec le ratio aussi bas. Autrement dit, très peu de personnes altiligériennes et souffrant d’une ALD sont dépourvus d’un médecin traitant. « 1 800 assurés rattachés à la CPAM de la Haute-Loire sont concernés », commente la CPAM 43.

À titre de comparaison, sa voisine l’Ardèche, affiche un taux de 9 %, ce qu’il la place comme le pire département sur le sujet de la France métropolitaine. Le bonnet d’âne revient à la Guyane avec 12,3 % de personnes ALD sans médecin traitant.

Taux de patients sans médecin traitant parmi les patients ALD
Taux de patients sans médecin traitant parmi les patients ALD Photo par CPAM Haute Loire

Les principales étapes du plan d'actions

Courant avril 2023, l’ensemble des personnes âgées de 17 ans et plus en ALD sans médecin traitant ont été informées par courrier postal ou courriel du lancement d’actions de l’Assurance Maladie.

L’institution va alors identifier les patients en question ayant consulté trois fois le même médecin dans l’année, sans que ce dernier ne soit déclaré comme leur médecin traitant.

La CPAM va ensuite contacter chaque médecin et lui communiquer la liste des patients en ALD qu’il voit au moins 3 fois par an sans être déclaré comme médecin traitant. Elle les invitera enfin à accepter de le devenir officiellement.

Les structures d’exercice coordonnées financées par la CPAM pour accomplir ce type de mission : les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS), les Maisons de Santé Pluriprofessionnelles (MSP), les centres de santé, en particulier, seront mobilisés.

Au vu de la fragilité de ces résidents, il est envisagé de déployer une action dédiée auprès des directeurs d’EHPAD afin de leur présenter un diagnostic de la situation des EHPAD (nombre de résidents sans MT) avec une priorisation des EHPAD sans médecin coordonnateur.

La CPAM de la Haute-Loire a initié un premier comité de pilotage avec l’ensemble des acteurs ce jeudi 27 avril 2023 et tous ont accepté le principe d’une forte mobilisation collective.

Source : La CPAM

« Presque jamais, je ne passe entre les mains de mon médecin traitant »

Très beau tout ça. Mais n’y a t-il pas là une plaie en apparence cicatrisée en surface, mais victime d’une infection sous-cutanée ? C’est ce que pense Nicolas, quarantenaire habitant à Brives-Charensac, en ALD depuis 2015.

« La maladie que je porte, et que je porterai jusqu’à ce que la lumière s’éteigne pour moi, m’oblige à un suivi important. Et aussi paradoxal que cela puisse paraître, j’ai vu mon médecin traitant à Guitard au plus 5 ou 6 fois...en huit ans ! À chaque fois que je dois prendre un rendez-vous, le délai d’attente est de plusieurs semaines ».

Il ajoute : « Dans le cabinet qui regroupe cinq généralistes, je connais ainsi la tête de tous les médecins en place et des internes de passage. Presque jamais, je ne passe pas entre les mains de mon médecin traitant ». Il termine : « L’idée de la CPAM est bonne. Mais elle ne servira pas à grand-chose si le nombre de médecins généralistes n’augmente pas ».

« Si j’ai une angoisse subite, il me sera alors impossible de le voir dans les jours qui viennent »

Même son de cloche d’Anna, son quotidien occupé par une maladie cardiovasculaire. La trentenaire anicienne a aussi un médecin traitant au sein d’un cabinet avec plusieurs généralistes et professions médicales annexes.

« Je peux voir mon médecin attitré pour renouveler une ordonnance ou faire un bilan ponctuel par exemple, partage-t-elle. Il faut, à ce moment-là, que je compte trois semaines ou un mois environ. Mais si j’ai un doute, une angoisse subite, une douleur qui m’inquiète, il me sera alors impossible de le voir dans les jours qui viennent tant son agenda archi plein ».

« Qu’ils aient moins de patients et qu’ils soient, à ce moment-là, mieux rémunérés »

Anna conclue ainsi : « Je pense que dédier un médecin traitant pour tout le monde ne sert pas vraiment à grand-chose. Car nos dossiers sont consultables par les autres médecins en place regroupés dans un cabinet, structure qui est de plus en plus adoptée un peu partout. Selon moi, c’est multiplier le contingent de médecins la solution. Qu’ils aient moins de patients et qu’ils soient, à ce moment-là, mieux rémunérés ».

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