Dix ans. Dix ans que le SC Brivadois rêve de retrouver sa place en Fédérale 3. Après avoir laissé passer sa chance le week-end dernier en s'inclinant contre Viriat dans le match de la montée, certains pourraient croire que l'espoir d'une montée a disparu. Mais non, il reste bien un biais pour le club altiligérien d'accéder au premier échelon national. "Nous avons laissé passer l'opportunité la plus simple. Maintenant, il reste la solution la plus compliquée. Mais on va jouer le coup à fond, on n'est déjà passé pas loin contre Viriat', explique Guillaume Fabre, l'entraîneur de Brioude.
Encore un espoir
Le 32ᵉ de finale de Championnat de France devrait se dérouler à Brioude, le 14 mai prochain. Avant cela, la réserve jouera, elle aussi, son match de phase finale, le 7 mai. "Il doit rester quelques places pour monter, je pense qu'on passe le huitième de finale, cela devrait le faire", décrypte le coach. Au moins trois matchs à gagner donc pour en finir enfin avec le signe indien. "C'est frustrant, on fait des bonnes saisons et on manque la montée à chaque fois sur les rencontres décisives. Rester en Fédérale 3 on y arrivera, je n'en doute pas, c'est monter le souci". Surtout, le groupe le mérite pour l'entraîneur : "Tous les mercredis, j'ai 40 joueurs motivés, les vendredis 50, c'est exceptionnel. Et cette force, qui tire le club vers le haut, c'est la réussite des dirigeants, de l'école de rugby, des sponsors, c'est un tout. Il faut récompenser toutes ces énergies".
Car le club de Brioude représente plus que les 23 garçons sur le terrain. C'est un territoire, et ce dernier va voir son plus grand ambassadeur faire ses adieux à la scène internationale, samedi 29 avril aux alentours de 14 heures. Jessy Trémoulière jouera son 78ᵉ match sous le maillot du XV de France féminin, à Twickenham, dans le temple mondial du rugby, pour tenter de décrocher son troisième Tournoi féminin. Après, ce sera la retraite internationale, le temps de se consacrer à l'ASM Romagnat où elle joue encore, et à sa ferme en Haute-Loire.
Une ambassadrice hors pair
Élue meilleure joueuse du monde en 2018, désignée joueuse de la décennie, la légende du rugby français n'aura jamais cessé de chanter les louanges de sa Haute-Loire, de prendre part aux événements locaux et d'être un véritable étendard de la ruralité, forçant même son caractère discret. "C'est de loin la première, de loin la dernière également. Son parcours, sa carrière, son titre de meilleure joueuse du monde, on n'est pas près de revoir un petit ou une petite de Haute-Loire réaliser tout ça", déclare, admiratif, Guillaume Fabre. Un CV que l'entraîneur aimerait bien récupérer après sa carrière. "Si elle peut venir au club, elle nous fera bénéficier de son expérience et ce serait un grand plaisir pour nous. C'est quelqu'un que nous avons la chance de connaître, avec la tête sur les épaules. Elle a réussi à faire des choses incroyables en menant sa vie d'agricultrice en Haute-Loire, tout en partant jouer au rugby à l'autre bout de la planète".
Alors avant de penser aux rêves pour le club, nul doute que les Brivadois auront les yeux tournés vers l'Angleterre samedi après-midi. "Elle mérite de finir sur un titre, chez les Anglaises, ce serait un symbole incroyable, on la supportera et on lui souhaite tout le meilleur du monde", conclut l'entraîneur.