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Chirurgie ambulatoire au Puy : « Ce projet est la figure de proue de l’hôpital »

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 24/04/2023 à 17:00

Lundi 24 avril, les médias ont été conviés à prendre connaissance de la création d’une Unité de Chirurgie Ambulatoire (UCA) au Centre Hospitalier Emile-Roux du Puy-en-Velay. Près de 10 millions d’euros y sont consacrés pour développer une activité « qui est l’avenir de la chirurgie », selon le Directeur de l’hôpital, Jean-Marie Bolliet.

Médecins, professeurs, équipe dirigeante aux côtés d’élus du Puy et du Président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez (qui est aussi Président du conseil de surveillance du CHER). Dans la salle de conférence de l’hôpital public ponot, chacun écoute les intervenants à l’occasion de la présentation du grand projet.

Ce dernier concerne la mise en place d’une Unité de Chirurgie Ambulatoire au cœur de l’établissement hospitalier. Si les annonces sont aujourd’hui d’ordre financier, l’étude de conception débutera au mois de septembre 2023 et la réalisation des travaux d’une durée de 2 ans à partir de septembre 2024. Les premiers patients passeront sous les scalpels tout neufs dès le deuxième trimestre 2026.

« Le Conseil régional va apporter une aide dont le montant n’a encore jamais été attribué à aucun autre hôpital de la région »

« C’est une étape fondamentale pour notre hôpital et nous tous, insiste Laurent Wauquiez. Il y a 10 ans encore, l’hôpital n’allait pas bien financièrement. La fuite des patients était un fait. Depuis, de nombreux projets ont permis d’augmenter intensément l’activité du CHER. La construction de la crèche, la maison de retraite, la blanchisserie...mais aussi le centre pédiatrique, l’accélérateur de particules, l’internat de l’hôpital et celui à Polignac. »

Il partage alors : « Aujourd’hui nous parlons d’un autre très grand projet à savoir la création de cette UCA ! Et le Conseil régional va apporter une aide dont le montant n’a encore jamais été attribué à aucun autre hôpital de la région ».

Ainsi, sur les 9,5 millions d’euros qui devraient être investis, 4 millions proviendront pour moitié des fonds propres de la Région et l’autre moitié des crédits européens gérés par le Conseil régional. Le reste sera issu d’emprunts contractés par le Centre hospitalier Emile-Roux et par l’ARS (service de l’État).

« Normalement, ce n’est pas dans les compétences de la Région de débloquer une telle subvention pour un hôpital. Mais pour moi, c’est une façon de remercier toutes les équipes de soins engagées pour notre santé à tous ! » Laurent Wauquiez

Marc Durand et Jean-Marie Bolliet discutent du projet avec Laurent Wauquiez.
Marc Durand et Jean-Marie Bolliet discutent du projet avec Laurent Wauquiez. Photo par Nicolas Defay

À quoi va ressembler cette Unité de Chirurgie Ambulatoire ?

Le service chirurgie actuel sera soulagé par la création de quatre nouvelles salles d’opération, ce qui portera à onze le nombre d’espace opératoire au CHER (7 salles conventionnelles et 4 ambulatoires). Six postes de réveil, 15 box et 19 fauteuils compléteront aussi le dispositif.

« L’objectif est de rendre la chirurgie ambulatoire beaucoup plus opérationnelle qu’auparavant, explique le Directeur de l’hôpital, Jean-Marie Bolliet. Demain, tout sera initié sur le même site. Cela permettra d'avoir à la fois un déplacement des patients beaucoup plus fluide et une prise en charge plus resserrée dans le temps et l'espace. Ce projet est la figure de proue de l’hôpital ».

« La capacité d’accueil va forcément augmenter. Mais c'est surtout l'efficacité qui sera boostée. Les patients auront un accueil autonome. Ils ne rentreront pas dans l'hôpital. L'activité chirurgicale est notre cœur de fonctionnement. Avoir une activité ambulatoire au top est l’avenir de la chirurgie ». Jean-Marie Bolliet.

« Il y a 20 ans, on ouvrait systématiquement le corps pour opérer »

Pourquoi l’ambulatoire est la façon de procéder du présent et du futur ? « Parce que les techniques opératoires ont énormément évolué et évoluent sans cesse, assure Jean-Marie Bolliet. Les techniques d’interventions ont diamétralement changé en quelques années. »

Il précise : « Il y a 20 ans, on ouvrait systématiquement le corps pour opérer. À présent, la majorité des interventions se font par le biais de petits trous (à l’instar de la cœlioscopie, Ndlr). Ce sont des gestes peu invasifs et qui déchirent très peu les tissus. Cette chirurgie, c’est celle que tout le monde veut avoir ».

Le Directeur Jean-Marie Bolliet résume en quelques phrases le parcours d’un patient bénéficiant des services de la future UCA. « Il va arriver le matin où il sera enregistré dans un accueil autonome. Avant, on lui aura envoyé son dossier de chirurgie ambulatoire. Il aura reçu un SMS de rappel. L’équipe soignante le prendra en charge ensuite. »

« Durant tout son trajet dans le bloc opératoire, le patient sera géolocalisé »

Il continue : « Le patient se déshabillera pour passer une consultation avec un anesthésiste. Il sera alors tout de suite opéré. Il se réveillera et il attendra dans un local dédié, un salon de sortie avec tout l'agrément qu'on doit à nos patients avec beaucoup de confort. Et durant tout son trajet dans le bloc opératoire, le patient sera géolocalisé pour que n'importe qui sache à quel moment on doit faire passer le patient à l'étape d'après. Ça aussi, ça va être un gage d'efficacité pour nos équipes et pour le patient ».

« Cette technique d’intervention est l'excellence de la chirurgie »

Marc Durand, chirurgien et chef de service de l'unité de chirurgie ambulatoire, confie de son côté : « Les locaux de l’hôpital ont été conçus avant l’avènement de la chirurgie ambulatoire. Cette prochaine UCA va nous permettre une marche en avant ».

Il ajoute : « Cette technique d’intervention est l'excellence de la chirurgie. Quand avant, pour la même opération, l’hospitalisation durait des jours, voire des semaines, elle nécessite maintenant la présence du patient pour la journée seulement et une convalescence post-opératoire à domicile ».

« Il ne faut surtout pas croire que l’ambulatoire est de la petite chirurgie ! C'est de la chirurgie de plus en plus lourde faite sur la journée. Cela nécessite une concentration de moyens, une concentration de compétences qui sont colossales ». Marc Durand, chirurgien

80 % des opérations en ambulatoire

La chirurgie ambulatoire est, selon Marc Durand, un aimant pour les patients tout comme pour les praticiens. « Vous savez que la démographie médicale est un problème de santé. Savoir qu’un hôpital détient un tel service attire forcément les jeunes médecins ».

Toujours d’après le chirurgien, 80 % des opérations les plus courantes sont possibles en mode ambulatoire. « Seules les chirurgies les plus lourdes, notamment celles qui demandent de la réanimation ou des soins intensifs post-opératoires, resteront bien évidemment en secteur conventionnel ». En moyenne, 11 300 opérations chirurgicales sont réalisées chaque année à l'hôpital Emile-Roux. 6 000 le sont en ambulatoire. 

Les médecins Marc Durand, Guy Lescure et Christelle Baleydier, de l'hôpital Emile-Roux.
Les médecins Marc Durand, Guy Lescure et Christelle Baleydier, de l'hôpital Emile-Roux. Photo par Nicolas Defay

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