L'association Être là, basée à Issoire, accompagne les patients en fin de vie. Nicole Quinsat, la présidente de l'association évoque les annonces du président de la République, le 3 avril, sur la fin de vie.
C'est un sujet sensible. Emmanuel Macron a pris soin de ne pas s'avancer, lundi 3 avril, à l'Elysée pour l'adoption du rapport de la convention citoyenne sur la fin de vie. "J'ai une opinion personnelle, qui peut évoluer et évoluera peut-être, mais en tant que président, j'ai une responsabilité de concorde et une volonté d'apaisement", a déclaré le président.
Des propos qui traduisent un problème très français, "il ne faut pas parler de la mort chez nous, ce n'est pas dans notre culture", explique Nicole Quinsat, présidente de l'association Être là.
Un manque de formation
Celle qui accompagne des personnes en fin de vie depuis plus de vingt ans livre son point de vue. "Je ne suis pas pour l'euthanasie, mais je ne me fais pas d'illusion, c'est quelque chose qui va passer, ou le suicide assisté, ce qui y ressemble". La convention citoyenne semble effectivement tendre vers une légalisation d'une pratique pour l'instant interdite.
"C'est sûr qu'en France, des gens se feront euthanasiés si ça passe, je ne suis pas pour, mais il faut bien évidemment respecter l'avis de tout le monde", admet Nicole Quinsat. Son inquiétude se porte plus sur le personnel soignant.
"Les médecins sont bien entendu sceptiques, je n'aimerais pas être à leur place. Surtout qu'aujourd'hui, les infirmières et les médecins sont à peine formés aux soins palliatifs", révèle la présidente. "À peine quatre heures sur le sujet dans leur formation", d'après la spécialiste.
Seulement 12 lits spécialisés en Auvergne
Une faiblesse qu'a reconnue le président de la République lundi :" Notre système d'accompagnement de la fin de vie reste mal adapté aux exigences contemporaines". Une réalité au niveau local. "Sur la région, il y a uniquement l'unité de soin palliatif du CHU de Cébazat, avec 12 lits. C'est un véritable scandale", s'insurge Nicole Quinsat. À Issoire par exemple, une unité mobile de soins palliatifs venait quelques fois à l'hôpital pour donner des conseils. Cette unité ne vient plus désormais.
Pour rattraper ce retard, le président de la République a annoncé : "Un plan décennal national pour la prise en charge de la douleur et le développement des soins palliatifs, avec les investissements qui s'imposent".