Eric Etienne, Préfet du département, a bousculé son lourd agenda pour donner sa version et son analyse sur la missive anonyme confiée à Zoomdici deux semaines auparavant. Aux côtés du Secrétaire général Antoine Planquette, il calcine les arguments épistolaires. « Déjà, ici, il y a 153 agents qui travaillent, rappelle le représentant de l’État. Combien sont derrière cette lettre anonyme ? Trois, quatre ? Une dizaine ? Personne ne peut dire que je ne fais rien pour assurer le bien-être des agents à la préfecture. Et je vais vous le prouver ici-même ».
« Qu’est-ce que c’est que cette discrimination non prouvée ? »
Assis à une chaise haute dans la salle de repos de la préfecture, Eric Etienne attaque : « Concernant cette histoire d’empoisonnement avec de la lotion hydroalcoolique, j’ai immédiatement demandé à ce qu’une plainte contre X soit déposée aussitôt après avoir pris connaissance de l’affaire. Pour la prise de courant dénudée, nous l’avons réparé tout de suite après sa constatation. Enfin, pour les pratiques de harcèlement avéré évoquées dans la lettre...Qu’est-ce que c’est que cette discrimination non prouvée ? Rien n’est avéré ! Rien ne concrétise ces accusations ».
« Ce courrier a la tonalité d'un procureur sans preuve et sans qualité pour ce faire. Rien de concret à l'intérieur ». Eric Etienne
« J'organise des petits déjeuners à l'intention des agents »
Le Préfet, documents à la main, liste alors quelques-unes des réalisations faites au sein de la préfecture. « Déjà, les agents ne peuvent être sous pression, car il n’y a pas de baisse d’effectif depuis que je suis arrivé. Et les bureaux en tension sont tout de suite renforcés. En parallèle, j’ai demandé la mise en place d’un management de proximité. Chaque direction de la préfecture est dotée d'un directeur et d'un directeur adjoint ».
Eric Etienne assure que des réunions régulières sont faites y compris des séminaires avec les agents. « J’organise des petits-déjeuners à l'intention des agents pour qu'on puisse discuter et faire en sorte que les problèmes du quotidien soient évoqués et réglés »
« Nous avons multiplié par 4 le temps de présence d’un médecin de prévention destiné à tous les agents. D'ailleurs, le nombre d'accidents du travail a été considérablement réduit tout comme les arrêts pour maladie ». Antoine Planquette, Secrétaire général
« Chaque année, il y a dix réunions avec les syndicats »
Sur le chapitre du dialogue social, Eric Etienne balaie les critiques indiquées dans la lettre concernant la « porte fermée du Préfet ». « Chaque année, il y a dix réunions avec les syndicats, trois CHSCT et deux CT, ça fait cinq que l’on multiplie par deux puisqu'il y a au minimum à chaque fois une réunion préparatoire avec les syndicats ».
Au diapason du sujet, Antoine Planquette complète : « Dans le cadre de la préparation des élections professionnelles qui ont eu lieu le 8 décembre 2022, j'ai organisé une réunion avant le dépôt des listes d'information. J'ai proposé à tous les candidats aux élections une réunion de dialogue social avant les élections et à l'issue des élections. On était en fin d'année. Je les ai reçus en ce début d'année, encore le 2 février et je les ai encore reçus dans le cadre de la préparation des instances la semaine dernière ».
« Je pense de façon objective que les choses dans la lettre sont fausses, soit excessives. À mes yeux, tout ce qui est excessif est emporté. Je ne comprends même pas que l’on prête attention à ce genre de courrier ». Eric Etienne
« Pour que la machine tourne rond »
Par rapport à l’audit demandé par le Préfet lui-même en 2020, il admet les statistiques, mais souligne la subjectivité des analyses. « J’ai commandé ce diagnostic justement pour savoir concrètement ce qu’il se passait à la préfecture. Mais une personne peut avoir émis une critique parce que son travail a pu être ralenti en amont par un autre service. Cet audit a permis de connaître les écueils et les points à améliorer pour que la machine tourne rond ».
« Comme chaque année, il n’y a pas de vœux en fin d’année ! »
À propos des vœux aux agents qui n’ont pas été organisés par le préfet par mépris au syndicat majoritaire, Eric Etienne répond : « Comme chaque année, il n’y a pas de vœux en fin d’année ! Nous l’organisons comme d’habitude le 14 juillet. Pourquoi ? Parce que je trouve qu'il est plus sympa d'ouvrir les portes l’été. Que tout le monde puisse aller dans le parc avec un petit discours rapide ». Antoine Planquette souligne que le Préfet a, d’autre part, formulé par lettre ses vœux à tous les agents.
« Quand le syndicat CGT a été réélu, je leur ai moi-même adressé une lettre de félicitations ». Eric Etienne
« L’amertume de quelques-uns »
Eric Etienne termine en rappelant également la Journée des agents. « Chaque année, nous organisons cette journée où des ateliers sont mis en place afin que les agents puissent échanger entre eux, se connaître, se retrouver tous ensemble. On peut aller dans le parc pour faire par exemple une pétanque ou manger dans un restaurant à l’extérieur ».
Il conclut : « Alors oui, il est injuste de dire que rien n’est fait pour le bien-être des agents. Et l’amertume de quelques-uns ne peut être représentative des sentiments de la majorité ».