« Le 11 octobre dernier, des agents de la préfecture s’étaient rassemblés pour revendiquer de meilleures conditions de travail, soutenus par la CGT 43 et CGT Intérieur.
En guise de réponse, le préfet a notamment déclaré qu’il était faux d’affirmer que le dialogue social n’était pas une réalité entre les murs de l’enceinte préfectorale et que, finalement : « Tout allait très bien madame la Marquise » et que sa porte était grande ouverte, il suffisait d’y frapper pour rentrer.
Surtout, sur les réseaux sociaux, au vu du compte-rendu de cette manifestation, dans la presse locale écrite ou électronique, un certain nombre de personnes n’ont pas hésité, elles aussi, à dénigrer les manifestants en s’interrogeant sur le bien-fondé de leur protestation, étant donné qu’il est bien connu que les fonctionnaires sont des petits privilégiés, notamment si l’on compare leur situation professionnelle vis-vis des ouvriers travaillant à l’usine ou bien encore de la grande majorité des classes populaires de ce pays.
« Il est dès lors peut-être temps de se focaliser sur les points fondamentaux »
Au regard de ces différents retours peu flatteurs pour ceux qui ont été à l’initiative de cette manifestation, il est dès lors peut-être temps de se focaliser sur les points fondamentaux en laissant de côté les détails stériles qui permettent, en réalité, aux détracteurs d’éluder une réalité pourtant simple comme démontré dans le propos qui suit.
En effet, au-delà du « manque de connaissance, pression, mauvais traitement des agents » à l’œuvre au sein de la préfecture de la Haute-Loire, comme cela est le cas dans de nombreuses entreprises et corps constitués de ce pays d’ailleurs, il faut s’intéresser un instant à quelques spécificités propres ayant eu cours dans cette enceinte ces dernières années.
« Un certain nombre d’agents ont été victimes d’une forme de harcèlement par un directeur haut placé »
Zoomdici c’est notamment fait l’écho des faits suivants : « En 2020, plusieurs salariés ont rencontré le préfet pour leur faire part des difficultés rencontrées et notamment des problèmes de management d'une certaine partie de la hiérarchie. Les agents ont ensuite été convoqués au commissariat pour une plainte en diffamation ».
Le journaliste qui a fait mention de cet épisode a eu raison de le faire puisqu’en réalité, il pointe du doigt un épisode clé dans l’installation d’un climat délétère au sein de la préfecture. En effet, c’est un fait qu’un certain nombre d’agents ont été victimes d’une forme de harcèlement par un directeur haut placé, directeur qui s’était déjà vu reprocher son attitude lorsqu’il était en poste dans le département de l’Ardèche, comme l’atteste un article de presse de l’époque.
« Un directeur qui continue d’ailleurs à parader en toute impunité »
Or, lorsque lesdits agents s’en sont plaints auprès du préfet, le directeur concerné n’a pas hésité à porter plainte en diffamation contre tous ces agents, une plainte, il faut le rappeler, qui a pourtant été classée sans suite. Ce qui montre bien que les éléments du plaintif étaient plus que creux juridiquement ! Surtout, comment expliquer cette inversion des rôles qui ne peut que faire sourire lorsqu’on connaît la réalité de certaines pratiques de ce même directeur, directeur qui continue d’ailleurs à parader en toute impunité et à bénéficier d’une proposition d’avancement au tableau en interne depuis. Comme s’il était normal que l’anormalité devienne la normalité avec, en outre, des récompenses à la clé.
« De vilains petits canards qui ne sont bons qu’à semer la zizanie au pays des Bisounours »
Alors, certains s’interrogeront : qu’est ce que ces agents attendent pour, eux aussi, aller porter plainte si tous ces faits sont avérés ? L’on se contentera de répondre que la réalité est plus complexe lorsque l’emprise hiérarchique fait son œuvre et qu’il assez facile pour des administrateurs hauts-placés de ne pas renouveler des détachements ou de bloquer des agents travaillant sous leur autorité dans leur avancement sous de faux-prétextes, car certaines décisions n’impliquent pas réellement de motivation en étant laissées à leur libre volonté subjective. Après tout, tout n’est qu’une question d’angle d’approche et en fonction, nous savons tous que le résultat ne sera pas nécessairement des plus objectifs, notamment en direction des agents syndiqués qui ne sont finalement que de vilains petits canards qui ne sont bons qu’à semer la zizanie au pays des Bisounours.
« Un empoisonnement a eu lieu en préfecture l’an passé »
Cela n’aura échappé à personne, à la préfecture comme dans biens des endroits dans ce pays, l’impunité règne en maître. Or, cette petite classe dominante bénéficie d’outils qui ont fait leur preuve au fil du temps : délégitimiser, minimiser, fractionner en usant d’arguments d’autorité qui permettent avant tout de diviser pour mieux régner. Et le plus grave, minorer la portée de certains actes, car il ne faut surtout pas faire de vague, ce qui risquerait d’entacher le contenu de son propre dossier personnel et la carrière qui va avec. Quel sens du service public !
Surtout, à force de ne rien dire et de porter des œillères en permanence, la violence ne peut qu’engendrer la violence, ce qui explique qu’après des pratiques de harcèlement avérées, une tentative de mise en danger de la vie d’autrui et un empoisonnement aient eu lieu en préfecture l’an passé.
« Des chapes de plombs sont donc à l’œuvre au détriment des agents de la préfecture »
Au vu de ce triste bilan, vous l’aurez compris, des chapes de plombs sont donc à l’œuvre au détriment des agents de la préfecture de la Haute-Loire et ce, alors même que tous ces agents seraient normalement en droit d’attendre un minimum de protection de la part de ceux qui sont, théoriquement, censés les protéger, au moins aux yeux de la décence ordinaire, si cette expression a encore une sens pour toutes ces personnes davantage adeptes de pratiques extraordinaires.
« Dire la vérité est un acte révolutionnaire, un acte que nous assumons »
Faudra-t-il donc attendre que le pire arrive, avant que certains fonctionnaires prennent leurs responsabilités en se montrant dignes des fonctions qui sont les leurs, à la fois au regard de la législation en vigueur dans la fonction publique, mais surtout, sur le fondement des principes républicains les plus élémentaires ?
Certains veulent tourner en dérision les revendications des agents concernés, mais qu’ils n’oublient jamais que lorsque la supercherie est à l’œuvre, dire la vérité est un acte révolutionnaire, un acte que nous assumons car, dans la vie, lorsque l’on a découvert la vérité et que l’on est un ou une authentique homme/femme de convictions, il s’agit de l’affirmer haut et fort, et non de subir la loi du mensonge triomphant, sinon comment pourrions-nous encore nous regarder dans un miroir ? »