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Noire colère autour de l’antenne 4G à Mazeyrat d’Allier

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 07/10/2022 à 06:00

Si les éleveurs du Gaec du Coupet se sont résignés à vendre leur cheptel, fatigués du bras de fer avec les géants téléphoniques et l’État, des forces vives ne veulent pas en rester là. Six associations et collectifs appellent au plus grand nombre pour un rassemblement Place de la Mairie à Mazeyrat d’Allier, dimanche 9 octobre à 10 heures.

Depuis que le sujet a été mis en lumière à travers les médias locaux et nationaux, d’innombrables retournements se sont succédé* notamment sur le volet judiciaire de l’affaire. L’antenne 4G de Mazeyrat d’Allier, cette structure de métal ancrée à 250 mètres du Gaec du Coupet, n’a eu de cesse de générer espoirs et désespoirs, illusions et désillusions, colère et fraternité. Cet édifice, construction de téléphonie mobile parmi des milliers similaires implantées en France, est devenu le Relais de la discorde dont l’histoire semble avoir dépassé largement les frontières de la commune et du département.

Rage contre la machine

Cette énième goutte qui a fait déborder le vase est le report de l’expertise qui était censée démontrer ou pas les effets mortifères des ondes de l’antenne sur le troupeau. Des dizaines d’analyses avaient été au préalable conduites sur le sol, l’alimentation des animaux, le lait, la structure de la ferme, l’eau, les médicaments, les cadavres...Aucune n’a pu expliquer la mort des cinquante vaches en 1 an et demi.

Seule l’antenne n’a pas été auscultée malgré la décision de justice déposée le 23 mai 2022 par le Tribunal administratif de Clermont-Ferrand pour palier cet écueil, ordonnance cassée ensuite par le Conseil d’État le 17 août.

D’après les dernières informations, l’expertise aura bien lieu...mais le 28 février 2023. Écœurés, éreintés, les agriculteurs jettent l’éponge. Si le Gaec ne veut pas mourir, les bêtes sont alors vendues. La production de lait de s’arrêter. Et une autre page de ce drame humain de se tourner.

Un rapport d’Enedis et des opérateurs téléphoniques exclurait tout problème

Mardi 4 octobre, à l’occasion d’un rendez-vous avec la presse, le Préfet de la Haute-Loire Eric Etienne a partagé quelques mots sur cette affaire sans fin. « Je suis réellement triste pour les éleveurs du Gaec du Coupet. Je les ai rencontrés plusieurs fois pour les conseiller sur la marche à suivre. Mais une expertise peut prendre du temps. D’après ce que je sais, c’est que ni dans le rapport d’Enedis, ni dans celui des opérateurs, il est mention d’un problème de flux électriques ou d’ondes ».

Le Préfet ajoute encore : « Ce n’est pas moi qui détient la compétence pour décider de la coupure ou pas du relais. En attendant, nous avons proposé aux patrons du Gaec du Coupet le dispositif des Agriculteurs en difficulté mais ils n'en ont pas voulu ».

Quoi, quand, où...

Le rassemblement a lieu dimanche 9 octobre à 10 heures sur la Place de la Mairie à Mazeyrat d’Allier. À 14 heures, un débat est organisé par Robin des Toits avec Gérard Ledoigt, professeur à l’Université Blaise Pascal (63), contributeur du « Livre noir des ondes ».

Six entités qui entrent dans le champ de bataille

Est-ce que la guerre entre les « petits » et les « grands » est achevée au profit des derniers ? Pas pour six collectifs qui refusent de baisser la tête devant les colosses numériques.

Robin des Toits, La Grange du futur, le Réseau Écologie Nature (RNE), France Nature Environnement Haute-Loire (FNE), Halte au Contrôle Numérique et Stop Linky 5G appellent à un grand rassemblement en soutien aux éleveurs du Coupet, dimanche 9 octobre à 10 heures sur la Place de la Mairie à Mazeyrat d’Allier.

Un communiqué rédigé dans un style aussi décidé qu'acéré

« Pourquoi sommes-nous tous indignés ?, écrivent les six co-rédacteurs et organisateurs de la mobilisation. Tous, avec nos différences, nos sensibilités propres, nos idées parfois divergentes ? Car en effet, c’est bien l’indignation qui nous réunit, face à un double scandale, sanitaire et juridique, ainsi que la volonté d’y mettre fin ».

« Tout d’abord, un éleveur voit son troupeau de vaches dépérir, devenir aveugle et finalement mourir, après la proche implantation d'une antenne-relais. Nous savons bien que la chose n’est pas exceptionnelle : des éleveurs bretons et normands, entre autres, en ont déjà fait l’amère expérience. Ensuite, la décision du Tribunal Administratif de Clermont-Ferrand est bafouée par les opérateurs, le Conseil d’état et le ministère de l’Économie, qui refusent que cette décision soit appliquée ».

« Quelle décision ? Non pas de désinstaller l’antenne, mais de l’éteindre pendant deux mois, afin d’observer un éventuel changement dans le comportement et la santé du troupeau. Autrement dit, pas de vérification objective du bien-fondé ou non de la plainte de l’éleveur, Monsieur Frédéric Salgues ».

« La seule motivation évidente du Conseil d’état, qui n’a statué que sur la forme et non sur le fond, est claire : protéger les opérateurs en empêchant une étude observationnelle qui risquerait de mettre en évidence un lien de cause à effet entre la présence de l’antenne et les troubles survenus dans le troupeau »

« Nous sommes non seulement devant un déni de justice, mais encore face à un mépris insupportable envers les animaux, les éleveurs qui en prennent soin, et les « riens » que nous sommes atteints de plus en plus par les effets nocifs des champs électromagnétiques artificiels, dont on ne peut plus nous faire croire qu’ils sont inoffensifs, après les nombreuses études ignorées du pouvoir démontrant le contraire ».

« Les malheureuses vaches de Mazeyrat-d!Allier sont nos lanceuses d’alerte ! Pouvons-nous voir les troupeaux décimés et détourner hypocritement le regard ? »

« Pouvons-nous tolérer plus longtemps que les éleveurs subissent une maltraitance sociale dont les répercussions sont à la fois économiques, sanitaires et psychologiques ? N’a-t-on pas vu, notamment en Bretagne, certains d’entre eux accusés – c’est le comble – de maltraitance animale devant le dépérissement de leurs bêtes, alors que la cause de leurs perturbations n’était pas la façon dont elles étaient traitées, mais avait tout à voir avec les installations électriques avoisinantes ? »

« Qui peut douter à présent de la collusion entre les opérateurs de téléphonie mobile et les hautes instances décisionnaires de ce pays ? »

« Nous demandons que la décision de justice du Tribunal Administratif de Clermont-Ferrand soit respectée et appliquée. Nous en appelons à la raison, pour que cesse cette dérive autoritaire et folle, qui nie l’état de droit et écrase les êtres vivants dans une course au profit insensée. Nous défendons la vie. Nous sommes la voix de ceux qui souffrent d’une pollution niée parce qu’elle est invisible ».

« Nous sommes la voix des invisibles, des ignorés, des « derniers de cordée »

« Nous sommes la voix de la Nature qui n’en peut plus d’être sacrifiée sur l’autel de l’économie et de la finance. Restons vigilants, unis et mobilisés pour empêcher que d’autres scandales similaires ne surviennent ! Ce combat nous concerne tous, et ce serait une grave erreur de ne pas le comprendre. Alertons autour de nous ! »

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