Choqué. C’est le sentiment qu’ont éprouvé des promeneurs dans l’ancienne carrière de Montbonnet, commune de Bains. Sur les lieux, ils sont certains d'être tombés sur plusieurs vieux ossements humains, dispersés en vrac, en partie recouverts de terre.
« L'enquête de la gendarmerie est en cours. Il ne faut surtout pas affirmer telle ou telle chose tant que nous ne sommes sûrs de rien », insiste Marie-Françoise Favier, maire de la commune.
Certains trouvent des champignons au hasard d’une balade ou des fraises des bois cachées au ras-du-sol. D’autres, sur des os qui proviendraient d’un homme ou d’une femme, ou de plusieurs. Dans la terre brune de l’ancienne carrière de pouzzolane, au lieu-dit Montbonnet à Bains, des personnes ont fait cette découverte ce mercredi matin 21 septembre. Tibias, fémurs, mâchoires, morceaux de boites crâniennes...les ossements sont éparpillés par dizaines sur le sol.
« Cette ancienne carrière est réservée aux habitants du village pour qu’ils puissent y déposer leurs branchages et déchets verts, explique une personne souhaitant rester anonyme. Certains individus y déposent aussi d’autres choses qui n’ont rien à faire ici comme des plaques d’amiantes. Mais là, on passe quand-même un cap ! c’est véritablement choquant de voir ici des os humains ».
« Nous avons tout fait pour respecter les plans du cimetière »
La gendarmerie a aussitôt été prévenue de la découverte et s’est rendue sur les lieux pour effectivement constater les ossements. Mais l'enquête étant en cours, aucune information n'a pu être partagée par les militaires.
Si les personnes en question sont assurées d'être en face d'os humains, c'est non seulement de par leur aspect mais aussi du fait que la terre qui les recouvre à moitié provient...du cimetière de Bains. « Dernièrement, le cimetière était en travaux. Ils ont décaissé de la terre dans sa partie ancienne pour refaire principalement les allées. Je pense que ces os sont issus de vieilles concessions funéraires qu’aucune famille ne devait revendiquer ».
Des travaux que confirme le maire Marie-Françoise Favier. « Oui, nous avons effectué un chantier dans le cimetière au printemps et nous avons autorisé l'entreprise à vider la terre dans la carrière de Montbonnet. Mais les travaux n'ont concerné que les allées. Aucune tombe n'a été touchée ! ».
Elle ajoute : « Je veux faire savoir à tous que nous travaillons de concert et en toute transparence avec la gendarmerie pour savoir si ces os sont effectivement humains ou pas. Tant que l'enquête est cours, nous ne pouvons affirmer quoi que ce soit ».
Elle termine ainsi : « S'il s'avérait que les ossements soient de nature humaine, c'est vraiment que nous n'avons pas eu de chance lors des travaux. Car nous avons tout fait pour respecter les plans du cimetière ».
Que dit la loi sur le devenir des restes humains ?
En application de l’article L.2223-4 du Code général des collectivités territoriales, lorsqu’une commune procède à la relève d’une sépulture en terrain commun, à la reprise d’une concession funéraire parvenue à échéance et non renouvelée dans le délai de deux ans ou au terme d’une procédure de constatation d’état d’abandon, les restes exhumés sont soit regroupés dans une boîte à ossements et placés dans l’ossuaire communal, soit font l’objet d’une crémation.
Conformément à l’article R.2223-6 du même code, le maire peut décider de placer les cendres issues de la crémation dans l’ossuaire communal ou faire procéder à leur dispersion dans le lieu spécialement affecté à cet effet dans le cimetière.
Les restes mortels des personnes opposées à la crémation sont obligatoirement déposés dans l’ossuaire communal, au sein duquel ils sont distingués des autres ossements. Le terrain affecté à l’ossuaire bénéficie d’une affectation définitive et perpétuelle.