Il est tard et les abords du collège Antoine Grimoald Monnet de Champeix sont bien calmes. Il est 18 heures et les collégiens ont fini leur journée du mercredi depuis bien longtemps. Mais l'entrée de l'établissement scolaire est encore ouvert avec une affiche concernant la maladie d'Alzheimer. Ce mercredi soir, une soirée de prévention et d'information est organisée sur cette maladie bien particulière. Une soirée organisée par le CCAS de Champeix, en partenariat avec la municipalité. Et dans la salle principale du collège Antoine Grimoald Monnet, une vingtaine de personnes sont réunies et assises en attendant le film qui va leur être diffusé.
Ce film d'une vingtaine de minutes a été réalisé et écrit par Maxime Pinchaud et raconte l'histoire de Christian, un ancien comédien récompensé d'un César, atteint de la maladie d'Alzheimer. Tout le long du film, de nombreuses références à des situations réelles confrontées aux malades d'Alzheimer sont mises en scène. Un court-métrage, qui ne manque pas de susciter l'émotion des spectateurs réunis pour cette soirée d'information, certains même sont pris de sanglot et doivent quitter la salle avant la fin du film.
Après la diffusion du film, les lumières se rallument et Christine Echavidre prend la parole. Déléguée régionale de la Fondation pour la Recherche Médicale, elle intervient sur plusieurs communes avec son expérience par rapport à l'accompagnement des malades. "Ceci n'est pas une conférence, mais un temps d'échange", précise-t-elle, "vous pouvez poser toutes vos questions".
"Il faut parler de la maladie d'Alzheimer, pour se faire aider"
C'est Catherine Echavidre qui est à l'origine de ces soirées d'information après en avoir parlé avec le CCAS de Champeix. "C'est important pour eux, plus il y a de personnes plus on peut en aider. Ce sont des personnes qui peuvent être averties, ou qui seront soutenues, ou qui auront posé des questions, ou qui auront exposé leur mal-être et qui auront passé cette étape d'en parler", explique Catherine Echavidre.
Mais l'un des objectifs principaux autour de ces soirées d'information, c'est avant tout de parler de la maladie et briser le tabou qu'il peut y avoir encore aujourd'hui autour d'Alzheimer. "C'est vrai qu'encore aujourd'hui, on a peur d'en parler. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs parce qu'on en parle de plus en plus avec internet, et autres. Mais quand, il s'agit de sa propre famille...", confie Catherine Echavidre.
"Mais on est aussi dans une région de montagne et rurale, et on en parle pas parce qu'on ne veut pas dire qu'on ne gère pas les choses. Quelque part, on a toujours géré soi-même toute sa vie, donc on ne veut pas aller chercher de l'aide ailleurs. C'est un peu dans notre fierté montagnarde, et dans ce cas-là c'est dommage", ajoute la déléguée régionale de la Fondation pour la Recherche Médicale.
"Plus de 50% des aidants meurent avant les malades"
Tout au long de cette soirée, qui aura durée un peu moins de deux heures, de nombreux thèmes autour de la maladie auront été évoqués. Le cas des aidants notamment a longuement été traité avec plusieurs questions de proches de malades qui souffrent également de la maladie par leur accompagnement.
"C'est important également pour les aidants de se faire aider. Certaines fois, on n'arrive pas à lâcher prise et se dire que peut-être l'EHPAD peut être une solution et arrêter de déculpabiliser. Dans certains cas, les aidants ne s'accordent pas une vie sociale et du temps pour eux, parce qu'il faut être auprès de la personne malade, ce qui se comprend complètement. Mais il faut en parler et s'accorder du temps pour soi. C'est difficile d'être aidant et il faut s'accorder du temps à soi-même pour pouvoir tenir jusqu'au bout", explique Catherine Echavidre.