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Une conférence controversée ravive les tensions entre « antifascistes » et « nationalistes »

, Mise à jour le 27/08/2022 à 19:00

La conférence prévue, puis annulée, de Hilda Lefort, polémiste d’extrême-droite, a ravivé les braises d’un conflit ouvert depuis plusieurs mois entre « antifascistes » et « nationalistes ». Malgré l’interdiction de manifestation émise par la préfecture, les deux camps se sont encore fait face, ce samedi après-midi, en pleine ville du Puy-en-Velay. 

C’est un simple communiqué sur le réseau social Facebook qui a remis le feu aux poudres. Annoncée sur la page de la librairie des Arts Enracinés, la venue de la polémiste d’extrême-droite Hilda Lefort, pour tenir une conférence initialement intitulée « la hiérarchie raciale et le racisme bien compris », a soulevé l’indignation du Réseau antifasciste de Haute-Loire (RAFAHL 43). 

Conférence annulée mais manifestation maintenue… et excentrée suite à un arrêté de la préfecture

En guerre ouverte depuis désormais un peu plus d’un an contre cette librairie controversée de la rue Raphaël, le Réseau antifasciste de Haute-Loire a une nouvelle fois appelé à se mobiliser, ce samedi 27 août, contre « les idées nauséabondes diffusées par cette officine fasciste ». Face aux risques de débordement, et malgré l’annulation de la conférence d’Hilda Lefort, la préfecture de Haute-Loire a immédiatement émis un arrêté pour interdire toute forme de manifestation en vieille ville du Puy-en-Velay. Pas de quoi refroidir les ardeurs des opposants qui se sont rassemblés en dehors du périmètre interdit, place Cadelade, pour dénoncer la « tenue d’une conférence nazie en toute impunité ».

Rassemblement ce samedi 27 août place cadelade du Réseau Antifasciste de Haute-Loire Photo par Nicolas TERME

Une cinquantaine de citoyens et de militants se sont ainsi réunis pacifiquement autour de la lecture d’un communiqué dénonçant l’existence même de cette librairie « proche idéologiquement de groupuscules violemment racistes, antisémites et homophobes ». Récapitulant les nombreux faits reprochés au libraire et à son entourage, le communiqué s’insurge également sur le fait que les autorités « préfèrent interdire le rassemblement de militants des droits humains que nous sommes » plutôt que « cette conférence politique tenue par une militante aux propos racistes et antisémites ».

Invectives et tensions ce samedi 27 août dans les rues de la vieille ville du Puy-en-Velay Photo par Nicolas TERME

« Librairie Fasciste – Mairie complice »

Malgré l’important dispositif policier mis en place, une partie des manifestants ont bravé, par la suite, l’interdiction de défiler dans les rues de la vieille ville et se sont approchés à quelques mètres seulement de la librairie. Invectives, slogans et chants antifascistes ont alors résonné dans la rue Raphaël pendant de longues minutes, les opposants étant tenus à distance par les forces de l’ordre. Nombreux sont ceux qui, dans les rangs de ces manifestants, dénonçaient ouvertement une collusion entre la mairie et la librairie, regrettant « une impunité à l’égard de l’idéologie de haine qui a trouvé pignon sur rue dans notre ville ».

Conférence de Maxime Sanial ce samedi 27 août à la libraire des Arts enracinés Photo par Nicolas TERME

Malgré cette agitation extérieure, le gérant de la librairie, Maxime Sanial, a pu tenir sa conférence de substitution intitulée « le nationalisme français : histoire et actualité » devant une petite dizaine de curieux.

Maxime Sanial est, selon lui, le seul libraire en France à vendre le livre de V.Reynouard.
Maxime Sanial est, selon lui, le seul libraire en France à vendre le livre de V.Reynouard. Photo par Nicolas TERME

- Pourquoi avoir initialement programmé cette conférence polémique de Hilda Lefort intitulée « la hiérarchie raciale et le racisme bien compris » ?

M.S : « Le terme est choquant, je l’admets, mais la conférencière voulait désigner par cette formulation les différentes oppositions entre blocs ethnoculturels du Monde.
Pour ma part je laisse carte blanche à mes conférenciers. Je n’ai pas à être d’accord ou non avec leurs discours. Je cherche simplement à donner de la médiatisation à celles et ceux qui ont des choses à dire et qui n'ont pas la possibilité de le faire dans les grands médias
».

- Pourquoi avoir finalement annulé cette conférence ?

M.S : « Nous avons souhaité éviter des incidents regrettables et ne pas ajouter de l’huile sur le feu. Dans tous les cas ce n’est absolument pas la peur des manifestations qui nous a fait reculer ».

- Quel est le thème de cette nouvelle conférence de substitution ?

M.S : « Je vais donner une conférence sur l’histoire et l’actualité du nationalisme français. C’est une thématique travaillée de longue date. Il s’agit pour moi de mettre en perspective l’histoire de France avec le mondialisme et de revenir sur l’opposition entre l’ordre ancien et millénaire de la royauté et de l’Eglise et les préceptes révolutionnaires de 1789. De ce désordre est née une doctrine enracinée dans la France : le nationalisme. Cette doctrine et ces principes nous apportent aujourd’hui de nombreuses réponses et une certaine cohérence politique ».

- Que répondez-vous à vos détracteurs ?

M.S : « Je me doutais, en ouvrant cette librairie, que j’allais être confronté à des oppositions de toutes sortes. Je n’imaginais pas néanmoins ce déferlement de violence. Je ne pensais pas que ça irait si loin et si vite… Ce qui m’a le plus perturbé, c’est que certains de mes proches m’ont même tourné le dos !    
Malgré les tags, malgré les menaces, malgré le vandalisme, je n’ai jamais pensé à fermer. 
Je continuerai à résister à toute forme de violence et à promouvoir mes principes et mes valeurs.     
Pourquoi vouloir m’interdire ? Si ces gens-là pensent avoir raison, pourquoi ont-ils peur du débat et de la contradiction ?
».
 

"Tout cela nous prend en otage, nous les commerçants de la rue"

Après plusieurs longues minutes d’agitation, le calme revient enfin rue Raphaël au plus grand soulagement des commerçants qui dénoncent unanimement un « climat de tension insupportable pour les clients » et des « incidents inadmissibles des deux côtés qui pénalisent le commerce ».     
Désabusé, l’un d’entre eux abaisse même prématurément son rideau en cette fin de samedi après-midi, regrettant « une prise en otage politique de la rue ».

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