C’est dans un cadre pour le moins idyllique que se trouve la librairie L’Arbre Vagabond, où se déroule les Lectures sous l’arbre. Perdue à la limite de la Haute-Loire et de l’Ardèche, cette vieille bâtisse de pierre mêle lecture et convivialité puisque la librairie se trouve au cœur même d’un magnifique espace de restauration. Cette année, ce sont la littérature et la poésie américaines, avec bien évidemment leurs auteurs, qui sont mis à l’honneur. Un ensemble bien rodé, que rien ne semblait entraver. Seulement voilà, une ombre (de taille) s’est glissée au tableau.
Une subvention qui passe de 9 000 € à … 0 €
Quelle fut la surprise pour l’organisation du festival, et notamment pour Jean-François Manier, créateur et directeur artistique des Lectures sous l’arbre, d’apprendre au mois de juin que la subvention attribuée par la Région est tout simplement réduite à néant. « L.Wauquiez a voulu nous mettre à genoux, déplore Jean-François Manier, car il nous a prévenu début juin. Or, à cette date, tous les contrats étaient déjà signés […] et L.Wauquiez le sait. »
Coup de massue donc pour le festival, mais que ne se voyait pas annuler cette édition déjà préparée. « Ça n’aurait pas été correct de notre part de répercuter ça sur les artistes et même tous les intermittents du spectacle, qui ont quand même souffert depuis la Covid », confie J.F. Manier. Alors, après avoir décidé, dans tous les cas, cela devait se maintenir, le festival a donc lancé une campagne de financement participatif pour combler les 9 000 perdus, d’ici la fin août. Actuellement, au lundi 15 août, un peu plus de 6 000 € ont déjà été récoltés, mettant en confiance pour la suit
« L’appel aux dons a été fait de manière exceptionnelle, pour sauver les Lectures sous l’arbre », Jean-François Manier
L’appel aux dons n’étant pas une solution pérenne, le festival va devoir se tourner vers des mécènes privés pour les années à venir. Les lectures sous l’arbre amènent chaque année entre 5 000 et 6 000 personnes sur la semaine, étant en légère croissance d’une édition à l’autre. Pour 2022, le nombre de réservations pour les représentations payantes ont augmenté de 25 %.
Le livre en omniprésence
« Une semaine gratos »
« Au début, nous ne proposions qu’un menu avec plat unique. Aujourd’hui, c’est à la carte ». Une métaphore de J.F Manier pour expliquer que différents programmes sont possibles. Mélangeant des activités payantes (lectures du soir et rencontres avec un grand auteur par exemple) et gratuites, chacun va là où il veut. « Ce qui est important, c’est que si on veut et qu’on choisit bien les lectures, on peut se faire une semaine gratuite, hors restauration bien-sûr », affirme J.F Manier, mettant en avant l’aspect accessible à un public plus modestes financièrement.
« J’ai été voir d’autres festivals autour de la littérature, mais le livre était souvent mis de côté, un petit peu annexe », déplore J.F Manier. C’est pourquoi ce dernier défend une omniprésence du livre durant la manifestation. « Pour prendre un exemple concret, ce matin (NDLR : lundi 15 août) nous avions une balade pendant laquelle une lecture était faite. Et, au retour, les spectateurs se trouvent nez à nez avec le livre, là, tout de suite… Et c’est pareil pour les autres lectures » explique fièrement le directeur artistique du festival.
D’ailleurs, les lectures sont également un moyen d’apporter quelque chose à l’œuvre, de la faire connaître. « En général, quand une lecture est bien faite et se passe bien, il y a facilement une quinzaine d’exemplaires qui partent tout de suite après », explique Jean-François Manier. Mais, au-delà de faire connaître des artistes au public, le festival des Lectures sous l’arbre offre la possibilité de rencontrer des personnages un petit peu plus connus, comme par exemple Edwy Plenel, directeur de Mediapart, qui donnera une rencontre le samedi 20 août à 10h.