Dans cette série Cani-culture, nous allons à la rencontre des agriculteurs et éleveurs qui subissent de plein fouet la canicule et la sécheresse. Les fortes chaleurs qui perdurent depuis des semaines impactent la nutrition et la santé de certaines bêtes, dont les porcs. Frédéric Ruat est éleveur bovin et porcin. Pour lui, la tâche s’annonce des plus compliquée.
Il y a deux ans, Frédéric Ruat, boucher de métier, décide de s’associer avec un collègue agriculteur, Lionel Couriol, pour élever bœufs et porcs en totale autonomie à Saint-Germain Laprade. Avec des pics qui avoisinent les 40° depuis quelques semaines, l’ancien boucher craint le manque à l’alimentation pour ses bêtes. « Le plus gros problème est l’eau. On tourne avec des sources. Même l’hiver, nous sommes obligés de tourner avec le réseau d’eau. Ça entraîne de grosses factures. »
« Depuis plus d’un an, on tape dans les réserves »
En étant autonome, l’EARL de Peynastre produit ses propres céréales. Avec le foin et la paille, ces denrées nécessaires au bon développement de l’animal deviennent de plus en plus rares. « Un porc boit en moyenne 10 litres d’eau par jour. Pendant la canicule, c’est malheureusement beaucoup plus. Ça risque de devenir très compliqué si on doit acheter les aliments, surtout pour cet hiver. Pour l’eau, c’est de pire en pire. Depuis automne de l’année dernière, plus une source ne coule. Même les nappes ne se sont pas remplies. C’est impossible de gérer l’alimentation d’animaux qui consomment autant avec si peu de ressources », poursuit Frédéric Ruat.
Un bâtiment pour les préserver de la chaleur
Les porcs sont beaucoup plus sensibles aux températures chaudes que d’autres animaux d’élevage. La raison principale vient du fait que les porcs ne transpirent pas. De plus, leur volume pulmonaire est relativement petit par rapport à la dimension de leur corps. « On dispose d’un bâtiment duquel on peut réguler la température. Quand il fait trop chaud dehors, les porcs rentrent. On ouvre plus ou moins et l’air est ventilé », explique l’éleveur.
« On essaye de tenir sans augmenter nos prix », Frédéric Ruat
En autonomie, les deux associés s’occupent eux-mêmes d’emmener leurs bêtes à abattoir, de les couper. « On a une volonté de garder nos clients. Cela fait seulement un an et demi que le magasin est ouvert. On est tous dans le même bateau. Il faut essayer de faire en sorte au maximum de ne pas répercuter ces problèmes sur le prix de ce qu’on vend. Il faudrait avoir plus d’eau, que les températures soient à même de pouvoir faire pousser de quoi alimenter nos animaux. On essaye de tenir sans augmenter nos prix », conclut Frédéric Ruat.