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Des noms gravés dans la pierre pour se souvenir à jamais

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 13/03/2023 à 17:00

Le devoir de mémoire. Devoir de se souvenir à jamais de ces hommes, de ces femmes, de tous ceux tombés pour la France, la République et la Démocratie. Ce jeudi 9 mars, deux noms oubliés de l’histoire ont rejoint le marbre des héros dans la mairie ponote.

La Grande guerre. La « Der des Ders ». La guerre des tranchées. La Triple Entente. La Triple Alliance. La baille de Verdun, de la Somme et du Chemin des Dames.
14-18. 18 millions de morts. 1,4 million de soldats français décimés. 21 millions de blessés. Les yeux crevés. Les membres arrachés. Les Gueules cassées.

À l’école, tous les élèves découvrent les sombres pans du passé dont la violence macule les livres d’histoire et les vieilles pellicules d’archives. Des noms apparaissent aussi dans la bouche des professeurs sur le premier conflit planétaire. L’écrivain sacrifié Charles Péguy, touché par une balle en plein front en septembre 1914. Guillaume Apollinaire, mort le 9 novembre 1918, lentement affaibli par la blessure d’un obus en 1916. Alain Fournier, fauché par un tir allemand le 22 septembre 1914 dans les Bois de St-Rémy.

Le poids du passé, l'importance des noms, héros de l'histoire.
Le poids du passé, l'importance des noms, héros de l'histoire. Photo par Nicolas Defay

« Ne jamais oublier pour ne pas répéter les horreurs du passé. Jamais »

Aux côtés de tous ces grands noms, d’autres millions de grands noms ont aussi versé leur sang pour les générations suivantes qui construisent leurs propres temps en s’aidant du passé et de l’action de tous ces patronymes gravés la pierre.

« Le devoir de mémoire est indispensable, partage Christian Charret, présent lors de l’ajout de deux noms supplémentaires sur le monument aux morts de la mairie du Puy. Il est nécessaire que les jeunes comprennent que, si on vit dans un pays libre et démocratique aujourd’hui, c’est grâce à tous ces gens qui ont combattu durant les conflits de jadis ». Il ajoute : « Ne jamais oublier pour ne pas répéter les horreurs du passé. Jamais ».

« Morts pour la France » est une mention honorifique posthume ajoutée à l’état civil d’une personne pour récompenser son sacrifice au service du pays. Elle est un témoignage de la reconnaissance de la Nation envers celles et ceux tombés pour la France

« C’est l’aboutissement d’un long travail de recherche effectué pendant des années »

Jeudi 9 mars, la pierre ocre de la mairie ponote porte désormais la mémoire de Raoul Rudeau et Aldéric Rudeau, Morts pour la France. Devant l’imposante plaque de par sa taille et le nombre de noms affichés, Georges Rudeau, petit-fils, de Raoul, et ses deux enfants Pauline et Vincent sont là, discrets, un peu impressionnés par le monde réuni pour la cérémonie.

« Je ressens beaucoup de fierté, confie Georges Rudeau au micro de Zoomdici. C’est l’aboutissement d’un long travail de recherche effectué pendant des années. Je suis vraiment content que cet oubli soit réparé ».

Il explique sa démarche : « C’est nous-même qui avons pris l’initiative suite à la découverte de la généalogie de notre famille. Je me suis aperçu que ces deux noms, très chers pour nous, étaient absents des honneurs. La mairie du Puy m’a répondu tout de suite et a très vite engagé les démarches ».

Raoul Rudeau décède à l'âge de 24 ans suite aux conséquences de gaz toxiques.
Raoul Rudeau décède à l'âge de 24 ans suite aux conséquences de gaz toxiques. Photo par Nicolas Defay

Raoul et Aldéric Rudeau

Raoul Rudeau, le grand-père de Georges, est né le 18 juillet 1898 à Loudes. En avril 1917, à 19 ans, il est mobilisé et incorporé au 8ème Régiment de génie. Le 1er février 1918, il rejoint le front affecté au détachement de radio télégraphiste de la 19ème Division d’Infanterie.

« Il était en charge de relever les poteaux de transmission pour que les officiers puissent communiquer », précise Georges Rudeau. Quelques jours avant l’Armistice, il est intoxiqué par des gaz de l’ennemi. Il a fallu près d’un an avant qu’il ne soit hospitalisé au Puy-en-Velay le 21 octobre 1919. Malgré la reprise d’une vie active, son empoisonnement persiste. Très fatigué, il décède le 17 mars 1923 à son domicile, rue Chaussade au Puy. Il avait 24 ans.

Son frère Aldéric devient quant à lui soldat au 108ème Régiment d’Infanterie, 21ème bataillon des chasseurs. Il décède en 1919 et sera inhumé au carré militaire au Puy-en-Velay.

Le frère de Raoul, Aldéric, rejoint lui aussi la pierre des mémoires.
Le frère de Raoul, Aldéric, rejoint lui aussi la pierre des mémoires. Photo par Nicolas Defay

« Ils sont des milliers, des millions comme eux deux à s’être ainsi sacrifiés »

Christian Charret, parrain de Vincent Rudeau, s’exprime encore sur le devoir de mémoire. « Oui, il se perd malheureusement. Et je ne peux que féliciter les élus de la ville du Puy d’avoir organisé cet événement en présence des médias ».

Il termine par ces mots : « Raoul et Aldéric Rudeau sont morts pour la France. Ils sont des milliers, des millions comme eux deux à s’être ainsi sacrifiés, loin de leur famille, loin des zones préservées, loin de l’insouciance. Face à ces noms et ces prénoms, nous devons leur rendre hommage à n’oubliant jamais ce qu’ils ont fait pour nous ».

Soldats et élus aux côtés de la famille Rudeau pour réparer cet oubli du passé.
Soldats et élus aux côtés de la famille Rudeau pour réparer cet oubli du passé. Photo par Nicolas Defay

 

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