« Je ne nie rien et j’assume totalement mes convictions. Et par cohérence politique, je pense qu’il est irresponsable d’affirmer soutenir un texte jadis pour s’y opposer ensuite ».
Le sénateur Laurent Duplomb ajoute à propos du report de l’âge de la retraite : « Je peux comprendre qu’individuellement les gens soient en colère et mécontents. Mais quand on a une part de responsabilité de la gestion de la France à travers cette réforme, soit on pratique la politique de l’autruche, soit on fonce ».
« Le nombre d’annuités augmente, logiquement le départ de l’âge de la retraite se doit de l’être aussi »
Jeudi 9 mars, le Sénat a voté l’article 7 de la réforme avec 201 voix pour et 115 voix contre sur un total de 345 votants. Le second sénateur de la Haute-Loire, Olivier Cigolotti, a suivi le choix des deux députés du département, faisant partie des 115 sénateurs opposés.
Laurent Duplomb a partagé à la rédaction de Zoomdici le pourquoi de son vote au profit de ce texte explosif. « Je rappelle déjà que le passage à 43 annuités a été mis en place lors de la réforme Touraine, par Marisol Touraine, Ministre des Affaires sociales de François Hollande, souligne-t-il. Si le nombre d’annuités augmente, logiquement le départ de l’âge de la retraite se doit de l’être aussi. C’est mathématique. »
Les trois choix possibles selon Laurent Duplomb
Le sénateur précise : « Une personne qui part à 62 ans sans avoir accumulé toutes ses annuités requises pour obtenir un taux plein perdra beaucoup d’argent. Trois choix s’offrent alors à elle. Soit elle travaille jusqu’à avoir ses 43 annuités. Soit elle part à l’âge légal de 64 ans avec, par exemple, 39 annuités sur 43. À ce moment-là, elle se risque à une décote importante de sa pension. Soit elle travaille jusqu’à 67 ans, âge inchangé de non décote et elle partira avec par exemple 42 annuités de son taux plein, mais sans décote ».
« Cet état de tension est également généré par bien d’autres paramètres avec, en premier lieu, la très lourde inflation »
Laurent Duplomb qui, il est vrai, reste solidement droit dans ses bottes soulève aussi : « En France, il est statistiquement prouvé que les travailleurs partent à la retraite à l’âge de 63 ans et deux mois. Pourquoi cette moyenne ? Tout simplement pour éviter que la pension de retraite soit trop lourdement amputée ».
À la question de savoir s’il comprend néanmoins les mobilisations populaires en cours aux quatre coins de l’Hexagone y compris en Haute-Loire, il répond : « Bien entendu ! Mais cet état de tension est également généré par bien d’autres paramètres avec, en premier lieu, la très lourde inflation et la politique d’Emmanuel Macron . »
Il termine en ces termes : « J’ai soutenu Valérie Pécresse, car je suis fidèle à ma couleur politique. Elle demandait le report de l’âge jusqu’à 65 ans. Il y a 4 ans, j’ai voté un projet de loi de finance de la Sécurité sociale avec un amendement qui prévoyait exactement le report de l’âge en projet et les éléments que le sénat est en train de mettre dans le texte actuel. »