De multiples actions doivent être menées à l'échelle du département. Si ce concept se veut être basé sur une séparation du religieux et de l'Etat, il ne se veut pas moins rassembleur. Petit tour d'horizon de ce qu'évoque ce concept aux yeux des personnalités politiques, associatives, mais également pour la jeunesse actuelle.
La laïcité, un principe fondateur de la République
A travers son préambule à cette semaine de la laïcité, M. Emmanuel Forestier, proviseur du lycée Emmanuel Chabrier, y voit "une invitation collective à réfléchir et à comprendre l'un des principes fondateurs de notre République, un cadre qui garantit à chacun la liberté de croire ou de ne pas croire, de pratiquer ou non une religion, de s'exprimer dans le respect d'autrui".
Le principe dont il est ici question, inscrit dans la Constitution de 1946 et repris par l'actuelle, de 1958, implique la neutralité de l'Etat vis-à-vis de la question religieuse. Datant de 1905, il revient régulièrement dans la sphère publique, notamment en milieu scolaire.
M. Gaillard, de la Ligue de l'Enseignement, rappelle à l'occasion du 120e anniversaire de la loi de 1905, que la Ligue "est une vieille institution, qui depuis son origine a porté les valeurs de laïcité, dans un souci d'apaisement".
Il est rejoint en cela par l'inspecteur d'académie, M. Hervé Bariller, pour lequel "cette loi est le fruit d'un long chemin visant à permettre la coexistence pacifique des convictions dans un même pays. La neutralité de l'Etat protégeant l'égalité de tous les citoyens".
Alban-Barry Benamran, sous-préfet d'Yssingeaux rajoute que par ce principe fondateur, "l'Etat garanti la liberté de conscience par une indifférence au fait religieux, une neutralité du service public, celle de vos enseignants, des services de l'Etat, la laïcité c'est la République, et cela reste un principe que nous chérissons, qui demeure cardinal car il est garant de nos libertés".
M. Gaillard intervient avec la ligue de l'enseignement.
Photo par Fabien CIVEYRAC
La parole aux lycéens : un regard jeune
L'ensemble des personnalités présentes sera rejoint par les propos marquants et plébiscités de l'élève Théo Vinot, considérant la laïcité comme "n'étant pas la prison, mais la fondation de toute éducation, où chacun peut penser librement, c'est un souffle qui apaise. On apprend à discuter sans s'imposer. A l'école elle prend tout son sens, l'école laïque est un abri pour chacun, et offre à tous les élèves la même dignité. Elle permet d'apprendre ensemble et de préparer demain ensemble".
Mais avec la prépondérance des réseaux sociaux, aussi bien dans la vie de tous les jours qu'à l'école, le respect de la laïcité peut être mis à mal. Monsieur Forestier constate d'ailleurs que "les réseaux sociaux accélèrent la diffusion des opinions, et des tensions", ce qui peut "fragiliser notre capacité à dialoguer. La laïcité n'est jamais acquise, elle doit se défendre, comme avec le professeur Paty qui défendait ce principe" avec les conséquences que tout le monde connaît.
Aussi convient-il de sensibiliser tous les publics et notamment le plus jeune.
Sensibiliser dès le plus jeune âge
C'est ainsi que M. Gaillard précise "qu'à la Ligue, nous proposons des interventions, convaincus que chaque citoyen doit être porteur de ce principe, d'où cette approche avec les lycéens par exemple. " Des temps d'échanges auront lieu toute la semaine "entre collégiens et lycéens, un arbre de la laïcité sera notamment planté à l'école Arc-en-Ciel du Puy-en-Velay avec les CM1-CM2".
Tout cela afin de garantir, selon l'inspecteur académique, "une école plus juste, plus équitable, tournée vers l'avenir pour surmonter les défis qui s'imposeront demain".
La mission semble remplie puisque, aux dires de deux lycéennes, Léonie et Ilithya "les ateliers ont permis d'en apprendre plus au travers de jeux avec des questions et réponses, avec des mises en situation".
Emilie Guérault, une autre intervenante responsable du secteur formation à la Ligue, conclura en témoignant "que cela est intéressant de pouvoir semer des graines et leur présenter une terminologie relative au sujet de la laïcité", d'autant plus que "les élèves ont été très réceptifs dans l'échange et la communication".
Emmanuel Forestier, proviseur, introduit la semaine de la Laïcité
Photo par Fabien CIVEYRAC