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La fronde des agriculteurs contre les zones vulnérables

Par fab.civ43120@y… , Mise à jour le 23/10/2025 à 06:00

Inutile de chercher à emprunter la rue Alsace-Lorraine à Yssingeaux mardi matin, celle-ci était bloquée par des agriculteurs désireux de faire entendre leurs revendications quant aux nouvelles zones vulnérables.

La FDSEA ainsi que les Jeunes Agriculteurs ont rassemblé plusieurs dizaines d'exploitants agricoles devant les grilles de la sous-préfecture.

Ils y attendaient Monsieur le Préfet pour un rendez-vous aux alentours de 11 h. 

Des origines de pollutions discutables

Ces derniers apprirent récemment le classement de 10 communes de Haute-Loire, par la DREAL Loire-Bretagne en "zone vulnérable" d'ici à 2026. Sont concernées les communes de Rosières, Montfaucon ainsi que le versant Brivadois à l'ouest du département.

Comme le rappelle Nicolas Merle, président de la FDSEA 43 "les zones vulnérables sont révisées tous les 4 ans, l'ensemble des points d'eau au niveau départemental est analysé, avec un seuil de 18 milligrammes par litre de nitrates" qui ne doit pas être dépassé. S'il est avéré que le seuil est atteint, voire dépassé, et donc qu'une pollution aux nitrates y est décelée, plusieurs dispositions doivent être prises.

Plusieurs dizaines d'agriculteurs ont fait le déplacement en sous-préfecture Photo par Fabien CIVEYRAC

Cependant, Nicolas Merle, par ailleurs gérant d'une exploitation agricole non loin du Monastier-sur-Gazeille, précise que l' "on n'est pas toujours sûrs que les nitrates soient d'origine agricole".

"Si tel est le cas, on veut bien faire des efforts de correction" mais il n'est pas forcément évident d'en déterminer la cause. Par exemple sur le point de prélèvement de Rosières, où une nouvelle zone vulnérable devrait être classée comme telle, "le point est sous une ancienne décharge et à Montfaucon", commune concernée là aussi, "il est juste en dessous de la station d'épuration". 

L'histoire lui donne raison en ce qu'à Siaugues-Sainte-Marie, "il y a quelques années, on a vu une pollution due à une usine".

La période de prélèvement peut aussi expliquer certains résultats, quand par exemple, ils sont réalisés "en pleine sécheresse, il y a une dilution moindre, et lorsqu'il y a beaucoup plus d'eau, donc de dilution, on est en conformité".

Des aménagements couteux

Concernant les agriculteurs, si les taux relevés leur sont imputables, ces derniers doivent procéder à des réaménagements au sein de leurs exploitations, revoir leurs pratiques agricoles, avec des conséquences pécuniaires parfois importantes.

Des mises aux normes parfois impossibles, mettant en péril des exploitations agricoles.

"Ils ont un ou deux ans pour se mettre aux normes, il n'y a pas de dérogation sur la non-faisabilité de la mise aux normes, or parfois cela n'est pas possible de réaliser les travaux".

C'est par exemple le cas si l'exploitant est en limite de propriété, ce qui pose d'évidents problèmes si un besoin de stockage supplémentaire "des effluents et fumiers" s'avère nécessaire. Plus kafkaïen encore, le cas de "jeunes venant d'achever leur installation sur la commune de Rosières" et devant revoir leur copie et réaliser de nouveau un investissement.

Monsieur Merle va jusqu'à évoquer des arrêts purs et simples d'activités d'élevage, puisque c'est essentiellement celles-ci qui sont concernées. Pour les cas les moins extrêmes, il faudrait "diminuer le nombre d'animaux" avec là encore les pertes financières inhérentes. 

Le comble réside en ce que "lorsque les choses s'améliorent, les communes sont déclassées, mais les agriculteurs auront fait les investissements", tout du moins pour ceux qui le peuvent. "On est sûr des sommes entre 20 000 et 100 000 euros selon les exploitations, ce sont des investissements improductifs qui n'amènent rien en plus-value".

Des zones discutées

Un autre point de désaccord réside dans des inégalités territoriales dans le sens où "des agriculteurs qui n’ont aucun lien avec la masse d’eau classée" devraient revoir leurs pratiques eux aussi. 

Par exemple, le président de la FDSEA 43 en évoquant le cas de Montfaucon, explique que "140 hectares situés au-dessus du point de prélèvement sont concernés directement, mais la zone vulnérable pourrait s'étirer sur 2700 hectares".

 "Les jeunes seront moins attirés par nos métiers"

L'avenir du pan agricole de notre département rural est forcément rendu plus difficile, moins attractif, des "exploitants approchant de la retraite risquent d'arrêter" précocement, les jeunes seront peut-être moins attirés par ces métiers en raison de ces lourdeurs administratives et réglementaires.

Pas moins de "50 à 60 exploitations sont concernées à termece qui met également en jeu l'avenir des outils économiques comme les laiteries de collecte" et tout le circuit au bout du compte.

Défendre les agriculteurs

Si la mise en application des arrêtés pour le classement des zones devrait intervenir en juillet 2026, pour une entrée en vigueur en septembre, les organisations syndicales agricoles comptent bien "défendre les agriculteurs" notamment si les pollutions n'ont pas d'origine agricole démontrée.

 

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