Sur les douze départements qui constituent la Région Auvergne-Rhône-Alpes, trois d’entre eux accusent une projection négative concernant l’évolution de leur population. Et ces trois territoires sont tous auvergnats. D’après un rapport de l’Insee (Institut National de la Statistique et des Études Économiques), l’Allier, le Cantal et la Haute-Loire sont les points faibles du corps de la grande Région.
« Sur la période 2018-2070, le fort excédent migratoire ne compenserait pas le fort déficit naturel, indique l’Insee. Par ailleurs, le vieillissement de la population se poursuivrait, l’âge moyen augmentant de six ans entre 2018 et 2070 ».
Une diminution, oui, mais moins prononcée que les deux autres lanternes rouges
Si la prévision des enquêtrices Emma Bianco et Christelle Thouilleux se dessine en ce sens, c’est comme si la population de Blavozy (1 700 habitants) ajoutée à celle de Saint-Germain-Laprade (3 600) et de Blanzac (405) disparaissaient. (Source : Guides des démarches)
Elles nuancent tout de même cette chute en la comparant aux projections des deux autres départements anémiques.« La Haute-Loire enregistrerait une baisse de seulement 2,5 % de sa population sur l'ensemble de la période alors que l’Allier en perdrait 12 % et le Cantal 10 %, est-il mentionné dans le document. Ces deux départements connaissent déjà un certain recul démographique, contrairement à la Haute-Loire ».
« Le nombre de décès serait toujours supérieur au nombre de naissance »
Sur l’ensemble de la période 2018-2070, la baisse de la population de la Haute-Loire serait uniquement due au déficit naturel, selon les enquêtrices de l’Insee. Cette tendance ne sera pas compensée par l’excédent migratoire qui, pourtant, est positif (+ 0,55 %).
« Le nombre de décès serait toujours supérieur au nombre de naissances, précisent-elles. Le solde naturel se détériorerait, conséquence du vieillissement de la population, avec des femmes en âge d’avoir des enfants moins nombreuses, un taux de fécondité plus faible et plus de personnes arrivant à l’âge où les taux de mortalité sont plus élevés ».
En 2070 en AuRa : Les monstres, les forts, les constants et les perdants...(Cliquez sur la croix pour dérouler l’info)
En 2070, le nombre d’habitants dans chacun des 12 départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes serait de :
Les monstres (en forte croissance démographique) :
- 753 900 dans l’Ain
- 919 700 en Haute-Savoie
- 2 114 200 dans le Rhône
Les forts (croissance démographique supérieure à la région) :
- 568 200 dans la Drôme
- 1 372 200 en Isère
- 719 400 dans le Puy-de-Dôme
Les constants (autant d’habitants en 2070 qu’en 2018) :
- 334 300 en Ardèche
- 780 300 dans la Loire
- 442 000 en Savoie
Les perdants (déclin démographique) :
- 295 200 dans l’Allier
- 129 600 dans le Cantal
- 221 900 en Haute-Loire
Un département qui prend des cheveux blancs
Sous l’effet de l’amélioration de l’espérance de vie, la population continuerait de vieillir d’ici 2070, si l’on se base sur la pyramide des âges représentée dans le rapport. « Le vieillissement se manifesterait à la fois par une hausse du nombre de personnes de 75 ans ou plus (+ 22 000) et par une baisse de celles de moins de 20 ans (– 10 000). »
Le binôme ajoute : « La part des personnes de 75 ans ou plus doublerait, passant de 11 % en 2018 à 22 % en 2070. Cette tendance est globale et s’observe aussi au niveau régional (9 % en 2018 et 18 % en 2070). L’âge moyen de la population altiligérienne augmenterait de six ans. 44 ans en 2018 contre 49,7 ans en 2070 ».
