Vous l'avez tous vu. Ce rond flamboyant et étrange suspendu dans le ciel surchauffé de Haute-Loire. Le samedi 16 août, la peau du soleil semblait avoir pris un coup de soleil, son épiderme tanné et ses bords presque sanguinolents. Il fut le miroir de ce qu'il se passait sous ses pieds, sur l'une de ses planètes. La Terre. Cette perle bleue qui ne cesse de brûler.
"Ce soir du 16 août, le soleil s’est transformé en une boule de feu écarlate, enveloppé dans un ciel laiteux et mystérieux. Un spectacle à la fois fascinant et inquiétant, qui ne doit rien au hasard". Tels sont les mots d'une fidèle collaboratrice de notre journal Zoomdici, précieuse et talentueuse voleuse de la beauté du monde.
À l'instar de toutes et ceux encore enclins à lever la tête au ciel pour s'émerveiller de l'infini, Melissa Roure a, elle aussi, été sidérée par l'aspect inédit de notre étoile. Son appareil photo toujours à porté de main, elle a piégé le mystérieux visage.
Une merveille pour les regards, une hécatombe pour ce que cela signifie.
Photo par Melissa Roure
"Les fumées des terribles incendies en Espagne et au Portugal"
"Cette couleur rouge intense est due aux particules présentes dans l’atmosphère, explique-t-elle. Les fumées des terribles incendies en Espagne et au Portugal, portées par les vents jusque chez nous, voilent le ciel et filtrent la lumière. La diffusion de ces fines particules efface les bleus et ne laisse passer que les teintes chaudes, donnant à l’horizon des allures presque irréelles".
Elle ajoute également : "Comme si cela ne suffisait pas, des remontées de poussières sahariennes se sont apparemment ajoutées à ce voile, accentuant encore les teintes ocre et rougeoyantes. Derrière cette beauté se cache une triste réalité : celle d’une planète qui brûle trop souvent".
"Une grande pensée à toutes les régions touchées par les flammes, à la nature meurtrie et aux personnes qui luttent chaque jour contre ces incendies. Parfois, la beauté d’un ciel nous rappelle aussi la fragilité du monde que nous habitons". Melissa Roure
Faut-il brûler totalement pour se rendre compte de l'incendie ?
Une planète. Une seule. Pas d'alternative possible. Et nous la détruisons chaque jour un peu plus, à différents degrés, à différentes intensités. "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs", avait dit Jacques Chirac, Président de la République française, en ouverture de son discours devant l'assemblée plénière du IVe Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud.
Où en est-on à présent, 23 ans après ?