Longtemps jugée complexe et difficile d’accès, la VAE, certains la connaissent, d'autres viennent de la découvrir, d'autres encore la fuient par phobie administrative, peur de la perte de temps et d'argent.
Mais cette dernière s’offre une nouvelle jeunesse, et ce, depuis la réforme de 2022, accélérée en ce début d'année 2025 et transformée durant le premier comité stratégique présidé par Élisabeth Borne, Ministre de l’Éducation nationale et Astrid Panosyan-Bouvet, Ministre du Travail, le mardi 22 juillet.
"Un outil puissant, mais sous-exploité" selon le gouvernement
La VAE, en principe, permet à toute personne, quel que soit son âge, son statut social ou son niveau de formation, de faire reconnaître ses compétences, acquises au cours de son parcours professionnel ou personnel, afin d'obtenir une certification, qui fait du bien, sur le CV et peut correspondre à des postes vacants.
Sur le papier, cet outil devrait faire de l'œil à de nombreux actifs, mais s'avère en réalité une voie peu empruntée, avec environ 20 000 diplômés par an depuis sa création en 2002. Et pourtant... le gouvernement n'a de cesse de vanter ses mérites.
"La VAE, c’est la promesse d’un meilleur poste, d’un meilleur salaire, d’une reconversion possible." Élisabeth Borne, Ministre de l'Education nationale.
Outre la possibilité de prétendre à des postes adaptés aux compétences réelles, avec le statut et le salaire correspondant, ainsi que son atout le plus vendeur, faciliter la reconversion professionnelle, elle permettrait de revoir un système quelque peu inégal où s'affrontent les plus diplômés... et les autres.
"C’est une réponse à une difficulté typiquement française : la surdétermination des carrières par les diplômes initiaux. La VAE corrige cette inégalité de départ. Elle permet à chacun de progresser dans sa vie professionnelle, y compris lorsqu’on n’a pas suivi le chemin académique traditionnel." Astrid Panosyan-Bouvet, Ministre du Travail et de l'Emploi.
Et quelques transformations plus tard, la VAE se veut plus accessible, plus simple, moins coûteuse, et donc globalement plus attractive.
Une centralisation des infos
La plateforme France VAE devient l'accès unique à toutes les certifications ouvertes à la VAE. Elle centralise les démarches, connecte candidats, accompagnateurs et certificateurs. Un pilotage partagé entre l’État, les régions et les partenaires sociaux afin d’éviter les lourdeurs administratives et organisationnelles.
Des financements plus complets
Le Compte personnel de formation (CPF) peut désormais couvrir l’ensemble du parcours, y compris l’accompagnement et le jury.
Les entreprises, les régions ou les opérateurs de compétences peuvent également cofinancer les démarches.
Concernant le CPF, il faut bien penser néanmoins que depuis le 2 mai 2024 une participation de 100 euros, revalorisée à 102,23 euros en janvier dernier, est obligatoire pour débloquer les droits. Oui, il faut payer pour utiliser son argent. Mais certains cas font exception à la règle (co-financement OPCO ou employeur, demandeur d'emploi, etc.).
Des démarches plus souples, plus rapides
La réforme fait sauter plusieurs verrous : plus de durée minimale d’expérience exigée, documents simplifiés, congé VAE doublé.
Le calendrier est clarifié, avec au moins quatre jurys par an. Et avec la dématérialisation, le dépôt de dossier et l’obtention des résultats se font entièrement en ligne.
La VAE a-t-elle redoré son image ?
Selon les chiffres du gouvernement, en six mois, la VAE est passée du 14e au 3e motif d'achat sur le CPF.
Alors, il n'y a plus qu'à, d'autant que la Ministre Elisabeth Borne s'est engagée à ce que tous les CAP, baccalauréats professionnels, et BTS soient accessibles sur la plateforme d'ici à la fin de l’année civile. Affaire à suivre.