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Thomas Labrosse, auteur du livret "Vorey face aux risques"

, Mise à jour le 24/08/2025 à 06:00

Face à la multiplication des crises mondiales, qu'elles soient économiques, climatiques, sanitaires ou géopolitiques, la municipalité de Vorey-sur-Arzon a pris l'initiative de diffuser gratuitement un livret intitulé « Vorey face aux risques ». Ce guide pratique a été conçu par un groupe de citoyens, dont Thomas Labrosse, pour aider la population à se préparer aux défis à venir. Lors de notre rencontre, il nous explique les raisons derrière cette initiative.

Pourquoi ce fascicule gratuit sur la prévention des risques ?

Nous sommes entrés dans l’ère de la « polycrise ». En d’autres termes, nous sommes cernés par les crises : économiques, sanitaires, sécuritaires, écologiques, sociales, géopolitiques, climatiques, spirituelles, etc. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, on est à peu près sûrs que demain sera pire qu’aujourd’hui. Sur le papier, il faudrait par exemple qu’on devienne tous écolos (surtout les riches, pour qu’ils montrent enfin le bon exemple), qu’on pratique tous le « zéro déchet », qu’on mange tous bio et local, qu’on relocalise tous notre vie, etc. Mais, soyons réalistes, au vu des indicateurs, on prend plutôt le chemin inverse – par exemple, le trafic aérien explose, le volume de déchets ménagers a doublé en France en 50 ans, les Français mangent de plus en plus mal, etc. Donc, la perspective la plus réaliste, c’est une multiplication des « coups durs » dans les années à venir. D’où l’idée de ce petit fascicule gratuit qui reprend le B-A.BA, que l’on pourrait résumer ainsi : redevenir acteur de sa propre vie.

Que pensez-vous justement du "kit de survie" mis en avant par le gouvernement et l’Union européenne ?

C’est un kit qui s’inspire notamment d’un livret diffusé en Suède depuis des années. Il a le mérite d’exister, mais il ne traite pas du fond du problème. Avoir un sac d’évacuation et un petit stock alimentaire, c’est bien, mais, si on veut aller au fond des choses, il faut aller plus loin que ça, en incitant les gens à redevenir des citoyens « acteurs » de leur vie et non plus de simples « consommateurs », par exemple à produire au moins une partie de leur nourriture, à s’organiser en réseaux, à apprendre ou réapprendre des savoir-faire manuels, techniques, qui leur redonneront de l’autonomie et de l’indépendance, en un mot à ne plus dépendre entièrement de l’État et de la société de consommation… « Vaste programme », comme disait De Gaulle !

En Haute-Loire, on serait plutôt bien placés…

Oui, en Haute-Loire, on a un fond paysan qui nous aide beaucoup, et de l’espace. Mais si on veut sécuriser notre approvisionnement alimentaire, par exemple, et ne plus être sous perfusion des camions comme c’est le cas aujourd’hui, il y a encore beaucoup de chemin à faire, en revoyant complètement nos régimes alimentaires, en créant des micro-fermes, des potagers et des vergers partout, en restaurant les terrasses cultivables, etc.

Que dire aux gens des villes ?

De s’installer à la campagne. Ça ne coûte presque rien, contrairement aux idées reçues. Par exemple dans un village avec des commerces, dans la « Diagonale du Vide ». Cette bande de territoire qui s’étire du sud-ouest au nord-est de l’Hexagone concentre seulement 6 % de la population française environ alors qu’elle pourrait en héberger entre 30 et 40 % paraît-il. À la campagne, on vit chichement, de petits boulots, c’est vrai, mais ça tombe bien, la vie n’y coûte pas cher si l’on sait mutualiser. Et puis c’est là qu’on trouve le luxe ultime, le temps ! Le temps de faire un potager, le temps de créer un réseau d’entraide, le temps de monter des projets collectifs, le temps d’apprendre à souder, etc. Balzac disait : « À la campagne, le temps se couche à vos pieds comme un vieux chien gentil. » C’est là aussi qu’on est le plus à l’abri des multiples menaces de notre temps…

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