Traqueurs de nazis après la seconde Guerre Mondiale, Serge et Béate Klarsfeld, respectivement âgés de 86 et 83 ans, œuvrent toujours en réalisant des conférences en France et partout dans le monde.
Le 30 juillet prochain, le couple se déplacera à Saint-Julien-Chapteuil. "C'est un honneur pour nous de les recevoir", entame André Ferret, maire de la commune. "Nous avons fait cette demande à la suite de leur conférence il y a un an au Chambon-sur-Lignon. Ils nous ont immédiatement donné une réponse positive en affirmant qu'ils en seraient très contents."
Après la Seconde Guerre mondiale, les époux Beate et Serge Klarsfeld ont traqué le «boucher de Lyon» Klaus Barbie, tortionnaire du résistant Jean Moulin, pour qu'il soit traduit en justice.
Une conférence à 16 heures, avant de déposer une plaque sur l'ancien appartement où la famille Klarsfeld s'est réfugiée
L'évènement débutera à 16 heures, avec une conférence de deux heures, à l'espace associatif, qui peut contenir environ 300 personnes. "Ils gèrent eux-mêmes leurs conférences. Ils ont carte blanche. On se doute qu'ils vont parler de leur passage en tant que réfugié pendant neuf mois à Saint-Julien. Il parleront évidemment de leur vie, de la traque des nazis à l'international jusqu'à ce devoir de mémoire qu'ils perpétuent", poursuit André Ferret.
Après la conférence, à 18 heures, une plaque sera déposée sur l'appartement qu'occupait la famille Klarsfeld à Saint-Julien-Chapteuil, au premier étage de ce qui est désormais le bar PMU de la commune, dans la rue Chaussade, avec ces inscriptions que le couple a fait écrire : "En mars 1944, après l’arrestation à Nice d’Arno Klarsfeld et sa déportation à Auschwitz, son épouse Raïssa, sa fille Georgette et son fils Serge ont trouvé refuge à Saint-Julien-Chapteuil dans la maison de la famille Adhemard jusqu’à la Libération, protégés par la population et par l’administration municipale."
"En mars 1944, après l’arrestation à Nice d’Arno Klarsfeld et sa déportation à Auschwitz, son épouse Raïssa, sa fille Georgette et son fils Serge ont trouvé refuge à Saint-Julien-Chapteuil dans la maison de la famille Adhemard jusqu’à la Libération, protégés par la population et par l’administration municipale." Inscriptions sur la plaque qui sera déposée à Saint-Julien le 30 juillet
Une séance de dédicaces, un chant à capella et une visite de l'appartement de 1944
Pour terminer cette journée du 30 juillet, une séance de dédicace se tiendra vers l'ancien appartement qu'occupait la famille Klarsfeld pour échapper aux nazis. Lily Blanchard, née à Saint-Julien qui va intégrer le conservatoire de Fribourg, chantera à capella l'hymne à la joie et probablement la Marseillaise. Le couple visitera enfin l'appartement que la famille de Serge Klarsfeld occupait avec sa mère et sa sœur, après avoir eu l'autorisation des actuels locataires.
Une dizaine de personnes qui étaient à Saint-Julien-Chapteuil dans les années 40 invitées
"La sœur de Serge Klarsfeld, Georgette, qui sera peut-être présente le 30 juillet, avait ici en 1944 un petit chien, qu'elle n'a pas pu emmené au moment de la libération et l'a donc laissée à un couple aujourd'hui centenaire. Il y a également une dizaine de personnes qui connaissaient la famille Klarsfeld à Saint-Julien et qui est toujours en vie. On fera le nécessaire pour qu'ils soient présents", poursuit le maire de Saint-Julien-Chapteuil.
"Pérenniser le fait que Saint-Julien-Chapteuil soit une terre d'accueil"
Très discret sur ce passage d'histoire, la commune de Saint-Julien-Chapteuil a pourtant accueillit 1200 réfugiés entre 1940 et 1944. "Il faut pérenniser le fait que cette commune ait toujours été une terre d'accueil. L'objectif est de montrer pourquoi c'est important d'être solidaire et accueillant. Aujourd'hui encore, nous avons chez nous neuf mineurs isolés et trois familles d'Ukrainiens", rappelle Martine Sivet, conseillère à la mairie.