En guise de pétales, des pulls et des t-shirts, des draps et des feutrines. Pour le cœur, du fil et une aiguille. À la place de l'eau, de l'huile de coude. Quant au soleil pour faire pousser toutes ces fleurs colorées, des heures de bonne volonté, de concentration et d'attention.
Des centaines de marguerites, de gerberas, de roses et d'autres essences qui n'existent pas vraiment, emplissent petit à petit les sacs entreposés entre les murs de la Rafistolerie du Puy-en-Velay. Les créateurs sont sept jeunes, âgés de 11 à 15 ans, issus de l'Institut Médico-Éducatif des Cévennes, encadrés par une éducatrice et une étudiante en BTS.
Au nom de la culture
Si les fleuristes en herbe, mais experts en tissus, s'activent autant devant les montagnes de matière première fournies par la Rafistolerie, c'est pour magnifier la scénographie du festival des Nuits Basaltiques.
"Toutes ces fleurs seront accrochées à des lianes également en textile, explique l'éducatrice de la structure éducative. Le tout servira de décors pour les scènes des Nuits Basaltiques qui se tiennent du 30 juillet au 2 août, au Puy-en-Velay".
Le Centre Départemental des Musiques et Danses Traditionnelles aura alors la charge d'exposer ces créations pour les 20 ans du festival.
Des aptitudes qui ne doivent pas faner
Au-delà de la conception de ces fleurs qui semblent être parfaitement taillées pour un film de Tim Burton, l'objectif de ce partenariat est de cultiver des valeurs importantes pour la vie professionnelle et humaine de ces jeunes. "Le projet est de les ouvrir sur l'extérieur, de leur permettre de développer des compétences, partage l'éducatrice. L'aspect technique importe beaucoup, mais plus encore le côté social".
Elle précise en ce sens : "Arriver à l'heure, suivre les directives, être respectueux, s'adapter aux contraintes... tout ça vont leur servir plus tard quand ils seront sur le marché du travail".
Recycler, la tendance totalement à la mode
En parallèle, les élèves de l'IME apprennent l'indispensable nécessité du recyclage et de la protection de l'environnement. "Nous utilisons les dons des particuliers et les chutes industrielles de textiles pour créer des vêtements, soulève la co-patronne de la Rafistolerie, Auriane Lefevre. Les vêtements remis en état sont ensuite vendus à prix libre dans notre friperie".
À gauche, Auriane Lefevre, l'une des créatrices de la Rafistolerie.
Photo par Nicolas Defay
Parole de jeunes
Un tantinet intimidée par la présence du journaliste, l'équipe de l'IME des Cévennes confie tout de même quelques mots sur leurs actions. "Ce n'est pas trop dur, mais ça pique parfois un peu les doigts", dira l'un d'eux.
Son camarade ajoutera : "En tout cas, ça nous donne de l'apaisement et j'aime bien toucher cette matière".
Un troisième confiera enfin : "Ça nous apporte de l'attention et de la concentration. Et ce qui est chouette, c'est qu'on part un peu de l'IME pour aller dehors et venir ici. C'est trop chouette, ça".
La Rafistolerie se situe rue Antoine Clet, dans la vieille ville du Puy-en-Velay.
Photo par Nicolas Defay