"Pour l'histoire, cette danse est née au cœur des États-Unis d'Amérique, dans les quartiers craignos du Bronx. En fait, pour éviter les bagarres, les jeunes faisaient des "battle" de break. Celui qui était jugé le meilleur donnait à son groupe les clefs du quartier".
C'est ce que nous apprennent Paul, Aristide et Liam, du haut de leurs 10 ans. Tous les trois participent à la compétition de break danse, lancée par Victor Moutbeka, l'organisateur de la Week 2 la Street. Elle s'est déroulée du vendredi 30 mai au dimanche 1er juin, dans la cour ensoleillée du Centre Pierre Cardinal.
Ce festival, 10ᵉ du nom, est totalement tourné vers l'essence de la culture urbaine, composée d'une scène de danse, de stands de tatouages, d'un espace graffiti et de BMX ou encore d'un marché du monde.
Des démonstrations de BMX ont été assurées par des jeunes "sans peur".
Photo par Nicolas Defay
"Paix, amour, unité et s'amuser"
À la question de savoir ce que sont les valeurs du break danse, Victor Moutbeka réagit sans hésiter : "Peace, love, unity and having fun ! Tel est le cri de ralliement du break. Cela signifie littéralement, paix, amour, unité et s'amuser".
Le dirigeant de la Hip Hop Academy continue en ce sens : "Cette danse qui nous vient de la rue rassemble toute la population, toutes les générations. Il y a des filles et des garçons. Et tout le monde se respecte".
"Le break danse, c'est danser en portant haut les valeurs du bien-être, de la discipline, du vivre ensemble, du partage et de l'amour". Victor Moutbeka
De très jeunes participantes ont fait le spectacle devant le jury et le public.
Photo par Nicolas Defay
"Tout le monde considère tout le monde de la même façon"
Devant le public, des danseurs de tout âge ont dévoilé leur talent en enchaînant les chorégraphies très codifiées sur fond de musique rythmée. "Il y a quatre types d’acrobaties, détaille Liam. Les freezes sont les figures bloquées. Les power moves sont des mouvements de rotation. Les passes passes concernent les mouvements au sol avec des jeux de jambes. Et il y a les top rock qui sont les jeux de jambes, mais debout".
Si tout le monde peut danser, dixit Victor, il faut de même avoir une certaine aisance
Photo par Nicolas Defay
D'après les trois complices, le break danse leur apporte de l'apaisement, mais pas que. "C'est un dépassement de soi ! Tout le monde considère tout le monde de la même façon. Et on apprend beaucoup des mouvements et des idées des autres !"
Ils terminent en riant : "Et le truc qu'on a tous en commun, c'est qu'on se retrouve souvent avec des bleus et des coups un peu partout après chaque entraînement !"
Le jury attentif devant le passage des B-Boy et B-Girl, les pratiquants du break danse.
Photo par Nicolas Defay