En France, plus de la moitié du parc automobile français a plus de dix ans, accusant un âge moyen de 11 ans. La proposition de l'UE, qui propose un contrôle technique obligatoire des véhicules tous les ans, au lieu des deux actuellement en cours en France, va toucher moult conducteurs.
D'autre part, il y a plus de probabilités qu'une personne aux revenus modestes roule en vieille Clio Renault plutôt qu'en Tesla dernière génération. Ainsi, ce seront les plus sous-pressions budgétaires, dépendant des véhicules anciens pour se mouvoir, que cette mesure accidenterait.
La Haute-Loire, un des moins chers de France
D'après le site La Tribune Auto, le prix moyen d'un contrôle technique en Haute-Loire est de 72,86 euros. Ce qui place le département dans les moins chers de France.
Mais à cela, il est courant que les véhicules ayant un peu "de bouteilles" soient sujet à une contre-visite, examen supplémentaire bien entendu payant. Et pour que cette contre-visite ne débouche pas sur un autre repêchage, il faut confier sa voiture dans les mains d'un garagiste pour réparer tous les dysfonctionnements repérés par le contrôleur technique.
"Il faudrait plutôt faire du cas par cas, à mon sens"
"Je trouve ça moyen de taxer encore un peu plus les contribuables, partage le patron d'Autosur, centre de contrôle technique de l'avenue des Belges au Puy-en-Velay. Je ne dis pas que, concernant la sécurité, c'est une mauvaise chose, mais cette dépense supplémentaire va s'avérer lourde pour beaucoup de conducteurs".
Il ajoute aussi : "D'autre part, certains automobilistes font peu de kilomètres. Faire contrôler ainsi sa voiture chaque année ne sert pas à grand-chose. Si la loi passait, il faudrait plutôt faire du cas par cas, à mon sens. Il faut rester juste, je pense".
Le patron d'Autosur confirme bien le prix du contrôle technique sensiblement similaire avec l'étude du site La Tribune Auto. "Nous sommes à 75 euros, confie-t-il. Et sur le sujet des contre-visites, cela concerne environ 20% des conducteurs"
Une aubaine pour la mobilité alternative ?
Peut-être que cette loi, si elle venait à passer, contribuerait à développer l'utilisation des mobilités douces. "Depuis un an, j'ai troqué ma voiture contre un vélo électrique, explique Rémi, habitant à Brives-Charensac et employé administratif au Puy-en-Velay. La principale raison a été le coût que représente la possession d'une voiture".
Il nuance néanmoins : "Je suis conscient que, me concernant, il a été facile de choisir ce mode de mobilité, mon domicile étant proche de mon lieu de travail. Mais il est clair que cela s'avère compliqué, voir impossible pour des habitants de Haute-Loire, d'utiliser le vélo ou les transports en commun pour se déplacer".
"Nous sommes encore bien trop dans le culte du Dieu-voiture par chez nous"
Rémi conclut par ces mots : "Je pense que nous sommes encore bien trop dans le culte du Dieu-voiture par chez nous. Si nous avions un vrai réseau de transport en commun, fiable et développé, peut-être que les gens s'engageraient à prendre un bus plutôt que leur voiture. Mais ça, seuls les politiques peuvent influer là-dessus".
En résumé, entre le prix d'achat de la voiture, l'assurance, le carburant, le stationnement, les frais d'entretien, les amendes éventuelles, les pneus hivers obligatoires et, maintenant, le possible contrôle technique chaque année, il vaut mieux avoir une BM double pieds qu'une BMW.