Tous les ponots les connaissent, ces longues baies vitrées qui épousent le trottoir en haut du Breuil. Elles se tiennent là, sombres et imposantes, à attendre que des articles occupent les espaces et que des yeux se collent devant, pour les envisager.
Depuis 2021, seules les toiles d'araignées investissent les présentoirs et les cintres abandonnés sous des luminaires sans vie. La Halle aux vêtements est devenue une friche, maintenant ancrée dans le paysage de la cité pavée comme une verrue convenue.
À l'intérieur, rien n'a changé au milieu du silence.
Photo par Nicolas Defay
"Il y a déjà six mois, des représentants de Normal s'étaient rendus sur place"
Pourtant, l'année 2025 aurait pu être le temps de la chrysalide. Car, d'après Hacène Djerdi, commerçant bien connu du paysage ponot et porte-voix des professionnels du secteur, une puissante enseigne semblait avoir des vues sur la Halle.
"Il y a déjà six mois, des représentants de Normal s'étaient rendus sur place pour découvrir le lieu, explique-t-il. Ils avaient même pris des mesures et imaginé une réhabilitation de l'espace selon leurs plans".
Une rénovation onéreuse
L'affaire paraissait bien partie pour que l'enseigne danoise, forte de 850 magasins dispersés en France et en Europe, pose alors ses valises en terres aniciennes. "Mais, tout récemment, nous avons appris qu'elle avait renoncé à cause de l'importance des travaux à réaliser", se désole Hacène Djerdi.
Il ajoute : "Et il y a aussi le problème de stationnement en ville. Ce genre de grosse boutique préfère, en général, s'installer dans une zone commerciale avec un grand parking attenant".
Un escape game pour les araignées
La "locomotive commerçante" qu'Hacène Djerdi avait espéré, pour redynamiser le tissu commercial ponot, ne s'est finalement pas arrêtée au Puy-en-Velay. Les vitrines du 7, boulevard du Breuil risquent ainsi de rester encore inertes pendant un long moment, au plus grand bonheur des araignées et des particules de poussières.