Après la restauration de la statue de Notre-Dame, des serres du jardin Henri-Vinay ou encore de l’église des Carmes, c’est au tour de cette fontaine emblématique de connaître une nouvelle jeunesse. Située sur le chemin des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, elle attire les regards autant par son architecture que par son histoire.
Un monument chargé d’histoire
« La fontaine est composée d’éléments provenant de différents endroits de la ville » Adrien Fonlupt, architecte du patrimoine
La Fontaine de l’Ange a connu plusieurs vies. « La fontaine est composée d’éléments provenant de différents endroits de la ville » dit Adrien Fonlupt, architecte du patrimoine en charge du projet.
La partie supérieure, datant du XIVe siècle, se trouvait autrefois rue des Farges, tandis que le bassin, du XIXe siècle, provient d’une autre fontaine. Sa disposition actuelle remonte à 1837.
Après une première restauration moderne en 1962, l’édifice présente aujourd’hui de nombreux signes de fatigue : « Du fait de l'érosion, des efflorescences salines et de la dégradation des éléments, la structure nécessite une restauration » déclare Adrien Fonlupt.
Une restauration en profondeur
« Du fait de l'érosion, des efflorescence salines et de la dégradation des éléments, la structure nécessite une restauration »
Une étude approfondie a été menée en amont afin d’établir un protocole de restauration validé par la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles).
Le chantier se fera de concert avec des artisans du département. Le « fût » de la fontaine (partie située entre le chapiteau et le socle) sera démonté puis restauré en atelier chez l’entreprise Fabien Michel, spécialiste des monuments historiques, qui a notamment œuvré à la restauration de l’église des Carmes.
Hortense Jouanjus, restauratrice de sculptures, interviendra aux côtés de Fabien Liebert, tailleur de pierre, avec l’aide de compagnons de l’entreprise. Quant à la partie basse de la fontaine, le bassin, elle sera traitée sur place : les ancrages, très endommagés par la dilatation, nécessitent de refaire certaines pierres. Frédéric Martin, maître ferronnier et Compagnon du Devoir basé à Polignac, restaurera le cerclage métallique du bassin.
Les pierres seront reconstruites
Photo par Fanny Gimenez
Des fonds financiers attendus
Le coût total des travaux est estimé à 80 000 euros. L’État participe à hauteur d’environ 30 000 euros, la municipalité a adressé une demande de subvention à la Région pour couvrir jusqu’à 70 % du coût de la restauration.
La mairie a également signé une convention avec la Fondation du Patrimoine fin mars, pour obtenir des soutiens supplémentaires. Le projet pourra être présenté au Club des Mécènes, s’il réunit 5 % du montant global environ 4 000 euros dans l’année suivant la signature de la convention. Pour cela, la municipalité et la Fondation du Patrimoine font appel aux dons de mécènes particuliers ou professionnels pour atteindre cet objectif.
Un retour prévu à la rentrée
Le début des travaux est imminent : le démontage du « fût » est prévu à la fin avril. Il faudra donc patienter tout l’été sans la Fontaine de l’Ange, qui ne retrouvera sa place qu'à l’automne 2025, avant l’arrivée du froid.