L'église Saint-Laurent, vieille dame âgée de 800 ans, classée monument historique depuis 1906, est fermée au public depuis l’automne 2023. Pour autant, aucune réouverture des lieux ne sera possible tant que d’importants travaux de sécurisation ne seront pas réalisés.
C’est dans le cadre de la surveillance de l’édifice, suite à l’observation de fissures, que la Ville du Puy-en-Velay a commandité une étude réalisée par le cabinet Etienne Barthélemy, Architecte du Patrimoine, en partenariat avec le bureau d’étude structure GB Consultant.
Les premiers rendus au mois de mai 2023 ont fait apparaître des désordres significatifs dans la nef de l’église. Afin de garantir la sécurité des fidèles, la fermeture de l’église s’est imposée en octobre 2023.
Mais au fait... C'était qui Saint-Laurent ? (Cliquez sur la croix pour dérouler l'info)
Laurent de Rome est né entre 220 et 225 à Osca (aujourd'hui Huesca, Aragon, Espagne). Diacre du pape Sixte, il est mort martyr sur un gril, en 258 à Rome. Il est célébré comme saint et martyr le 10 août par l'Église catholique.
Son père s'appelle Orence et sa mère Patience. Afin de compléter ses études humanistes et liturgiques, il est envoyé, tout jeune encore, dans la ville de Cæsaraugusta (aujourd'hui Saragosse), où il fait la connaissance du futur pape Sixte II. Il deviet ainsi le premier des sept diacres attachés au service de l'Église romaine. Il doit veiller au trésor de l'Église et est chargé d'en distribuer une partie aux pauvres.
L'empereur Valérien ayant repris les persécutions contre les chrétiens, Sixte II et ses sept diacres se cachent, mais sont découverts. Le pape est immédiatement condamné à mort. Il ordonne à son diacre de distribuer aux pauvres toutes les richesses dont il est dépositaire, dans la crainte qu'elles ne tentent la cupidité des persécuteurs.
Laurent distribue donc aux indigents tout l'argent qu'il a entre les mains, puis vend les vases et les ornements sacrés, et en emploie le produit de la même manière. Avant de mourir, il aurait expédié la coupe utilisée par Jésus-Christ lors de la Cène (le Saint Calice), qui faisait partie de ce trésor, à ses parents vivant à Osca (aujourd'hui Huesca).
Ce calice se trouve dans la cathédrale de Valence (Espagne). C'est la raison pour laquelle le saint, qui dispensait généreusement des aumônes, est le patron des pauvres.
Implosion possible des piliers
Les diagnostics initiaux avaient fait ressortir la nécessité de sécuriser un pilier situé au fond de la nef. Celui-ci menaçait d’imploser sous l'effet de son poids et du temps. Depuis, le besoin de prendre en charge un second pilier a été détecté. Une procédure d’appel d’offre a donc été lancée pour sauver ces deux piliers.
Les travaux consisteront à la mise en place de bastaings en bois verticaux sur toute la hauteur des piliers et la réalisation d’un cerclage en acier (un peu comme un tonneau), permettant d’éviter la dégradation et l’effondrement des piliers.
Suite à la consultation, c’est l’entreprise Manang qui a été retenue pour faire ces travaux pour la somme de 92 351 € HT. Le marché a commencé depuis le 12 février dernier et devrait durer 10 semaines.
Trois fois moins de monde
Une fois ces travaux réalisés, une consultation avec le maître d’œuvre permettra de définir si l’église peut rouvrir à nouveau ses portes au public en l’état. Mais la Ville du Puy indique qu'il est aussi envisagé d'attendre que le système de surveillance, appelé "instrumentation" soit mis en place, avant que les fidèles puissent à nouveau fouler les travées de Saint-Laurent.
Cette "instrumentation" mesurera et signalera instantanément toute évolution subite et permettra d'agir en fonction.
D’une capacité initiale de plus de 1 500 personnes (ce qui en fait une des plus grandes capacité d’accueil de la Ville), Saint-Laurent devrait voir sa jauge restreinte par mesure de sécurité, probablement à environ 500 personnes.
Un futur chantier considérable
Le système d’instrumentation mis en place sur l’église et ses abords permettra d’étudier l’évolution des fissures et les déformations, sur une période de deux ans. Cette observation sera complétée par une analyse en profondeur de l’état de l’église. Tout sera passé au crible, jusqu’aux fondations, pour permettre de définir précisément les travaux nécessaires à la rénovation de l’édifice.