L'annonce est loin de faire un carton auprès des 149 salariés en CDI en poste aux "Papèt" d'Espaly-Saint-Marcel. Parmi eux, 34 (dans le pire des cas) devront quitter le navire à cause d'une baisse d'activité et d'un résultat négatif en 2024.
Mise à jour : Bruno Debard, de la CGT aux Papeteries d'Espaly, s'est confié à Zoomdici, ce mardi 11 mars.
Bref Eco, média expert sur l'activité économique des entreprises, révèle des informations d'envergure qui concernent l'une des entreprises phares de la Haute-Loire. Les Papeteries d'Espaly-Saint-Marcel, vieille dame de 165 ans, envisage de se délester d'une grande partie de son contingent.
La société, spécialisée dans la conception de cartons d'emballage, prévoit ainsi une opération de licenciement, dans le cadre notamment d'une rupture conventionnelle collective, de 34 salariés en CDI. Nous avons tenté de joindre la direction, basée à Chalon-sur-Saône, pour avoir les détails sur le sujet, en vain.
D'après Bref Eco qui a pu s'entretenir avec la direction locale, ce plan social "reposerait exclusivement sur des départs volontaires en réponse à la baisse significative de la demande client, malgré les actions d’ores et déjà mises en place".
"Jamais, il n'y a eu un plan de départ aussi lourd et important dans l'entreprise"
Bruno Debard, délégué CGT des Papeteries d'Espaly-Saint-Marcel, affirme l'inédit de l'opération : "C'est historique, clairement ! Jamais, il n'y a eu un plan de départ aussi lourd et important dans l'entreprise".
Il ajoute : "Actuellement, nous sommes dans une phase de négociation, mais la société souhaiterait que tout soit acté avant l'été. Il faut préciser que c'est sur la base du volontariat donc, même si la direction a annoncé ce chiffre de 34, c'est un maximum qu'elle n'est pas certaine d'atteindre".
Un trou de 2 millions d'euros en 2024
L'entreprise, rachetée par le groupe américain International Paper, il y a une trentaine d'années, a accusé un perte comptable de 2 millions d'euros en 2024. Malgré l'importante saignée faite dans les effectifs et le résultat financier en berne, la "boite" altiligérienne ne compte pas se laisser abattre si facilement.
Selon l'enquête de Bref Eco, l'antenne espaviote s'est équipée de lignes de machine à 5 millions d'euros. L'objectif est la diversification des offres de modèles d'emballage en carton ondulé, avec l'espoir d'un accroissement d'activité.
"Nous ne comprenons pas trop la stratégie de la direction, se désole Bruno Debard. D'un côté, elle investit des sommes très importantes sur des machines qui ne produisent pas assez, faute d'activité économique générale et, d'un autre côté, elle souhaite réduire densément le nombre de salariés. Ce n'est pas clair pour qui que ce soit, ici".