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Un médecin harceleur protégé par la direction de l'hôpital Emile-Roux ?

, Mise à jour le 24/02/2025 à 15:30

Ainsi est-ce le sentiment de l'ensemble des infirmières du service endoscopie en activité à l'hôpital public ponot. Car, si "l’intégralité de l’équipe infirmière s’est vu prescrire un arrêt maladie lié à un profond mal-être au travail, en lien avec (...) avec l’attitude d’un médecin qui a des propos dénigrants, dégradants, voire graveleux et sexistes", selon le syndicat CGT, le mis en cause opère toujours.

"La direction ne saurait cautionner ce type de propos", d'après le communiqué de presse de la direction de l'hôpital Emile-Roux. Elle ajoute : "L’enquête a mis en avant une situation de détresse exprimée par de nombreux professionnels. Il a été décidé de modifier les affectations pour limiter les contacts entre les personnels concernés, tout en assurant la continuité des soins et la prise en charge des patients".

Nous avons demandé à la direction ce que cette mesure signifiait. Est-ce que le médecin serait invité à partir de l'hôpital Émile-Roux ou les sept infirmières d'être écartées ? Voici leur réponse :

"Face aux relations conflictuelles du service d’endoscopie, nous confirmons que les modifications d’affectation à jour concernent bien l’équipe infirmière. Comme mentionné, l’ensemble des professionnels concernés font l’objet d’un accompagnement individualisé. Nous poursuivons notre travail en lien avec les équipes médicales, non médicales et les représentants du personnel pour mettre en place une organisation pérenne garantissant un climat de travail plus serein, tout en maintenant une offre de soins de qualité aux patients de notre territoire".

"Un climat de terreur"

Le syndicat CGT indique la montée en puissance de "une problématique grave et inquiétante. Malgré nos nombreuses alertes et démarches, la Direction minore les faits et ne prend pas de mesures permettant de garantir la santé et la sécurité des personnels, et donc des usagers".

Amandine Rabeyrin, secrétaire de la CGT hospitalière Émile-Roux, assure même qu'il règne "un climat de terreur.

Nous avons tenté de convaincre deux infirmières du service d'apporter leur témoignage, sous la protection de l'anonymat. Toutes deux ont préféré rester silencieuses, angoissées par "les conséquences professionnelles fâcheuses qui pourraient en découler".

"Des propos sexistes, insultants, dénigrants, ceci de nombreux mois, voire années"

Au début du mois de décembre 2024, toute l’équipe infirmière du service endoscopie contracte un arrêt de travail causé par "le comportement inadapté d’un praticien hospitalier, selon le rapport du syndicat. Constamment, il remet en question les compétences de l’ensemble de l’équipe, pourtant forte de nombreuses années d’expérience dans cette spécialité et sans aucun élément factuel justifiant de tels propos. Il emploie des propos sexistes, insultants, dénigrants, ceci de nombreux mois, voire années".

Amandine Rabeyrin partage le fait que les sept infirmières ont confié leur témoignage par écrit, à la direction, mais de façon anonymisée, "par peur des représailles de la part du médecin".

"Au bout de la chaîne, c'est le patient. Si un service fonctionne aussi mal, dans une atmosphère aussi sulfureuse, la qualité des soins est forcément mise à mal". Amandine Rabeyrin

"Les infirmières du service se sont vues progressivement interdire l’accès au bloc"

Le 2 décembre 2024, via un mail du syndicat CGT, la direction de l'hôpital est alertée de la situation afin que "des mesures soient prises pour garantir la santé et la sécurité des agents". Le 6 janvier, le syndicat et l'équipe infirmière d'endoscopie rencontrent la direction.

Chose incroyable, les sept infirmières sont alors progressivement écartées du bloc par le médecin en question. "Ce sont des infirmières d'autres services qui assurent ainsi les interventions, révèle Amandine Rabeyrin. Elles proviennent, entre autres, du services de chirurgie digestive".

Quant aux infirmières endoscopie, autrement dit celles formées précisément pour ce service-là, "elles visitent les autres services de l'hôpital et sont limitées à nettoyer le matériel destiné aux opérations en endoscopie", s'insurge Amandine Rabeyrin.

"Un risque très grave qui peut atteindre l’état de santé, voire conduire au passage à l’acte"

Vendredi 10 janvier 2025, une réunion exceptionnelle de la Formation Spécialisée en Santé, Sécurité et Condition de Travail s’est tenue. Lors de cette réunion, les agissements et le comportement du médecin ont été fortement évoqués.

Le médecin du travail a indiqué alors "avoir reçu deux agents en grande souffrance avec un risque très grave qui peut atteindre l’état de santé, voire conduire au passage à l’acte ! Elle a également indiqué que la situation devait être prise au sérieux". Amandine Rabeyrin d'avertir sur le sujet : "Qu'attend-on ? Qu'on retrouve une infirmière au bout d'une corde pour que ça bouge ?"

"Aucune action efficace n’a été mise en place, hormis la mise à l’écart de l’équipe infirmière perçue comme une punition particulièrement injuste. La seule action envisagée pour le médecin chirurgien est l'obligation d'une formation d'une journée auprès du CIDFF (Centre d'Information sur le Droit des Femmes et des Familles)". Amandine Rabeyrin

"Nous devrions avoir une rencontre avec l'Ordre des médecins au mois de mars"

Dans un courrier du 30 janvier 2025, le syndicat a alerté l’ensemble des membres du Conseil de Surveillance dont son Président Monsieur Wauquiez. "À ce jour, nous n’avons aucun retour", indique-t-il.

En désespoir de cause, l'organisation syndicale a saisi l'Ordre des médecins. Une nouvelle réunion de la Formation spécialisée en matière de santé, sécurité et conditions de travail (F3SCT) s’est tenue mardi 18 février 2025. Lors de cette rencontre, la direction a proposé un plan d’actions rejeté à l’unanimité, "ne répondant en rien aux graves problématiques".

Après un premier dépôt d'alerte sur le registre des dangers graves et imminents au mois de janvier, le syndicat a alors déposé une seconde alerte, ce jeudi 20 février 2025. "Nous devrions avoir une rencontre avec l'Ordre des médecins au mois de mars", précise Amandine Rabeyrin.

"Une nouvelle organisation du service est en cours de mise en œuvre", selon la direction

De son côté, la direction de l'hôpital Émile-Roux assure "qu'une nouvelle organisation du service est en cours de mise en œuvre, pour garantir la continuité et la qualité d’une activité médicale indispensable pour la population, notamment dans les situations d’urgence".

Avant de conclure ainsi : "L’encadrement soignant, la direction des ressources humaines et le service de santé au travail ont reçu individuellement et collectivement les professionnels concernés et continuent de proposer un accompagnement individualisé. L’établissement a à cœur de préserver au mieux la santé de l’ensemble de ses professionnels et de maintenir une offre de soins de qualité pour les patients."

 

 

 

 

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