Lost in Space. Le film ne dure que quelques minutes. Mais, comme le dit si bien Albert Einstein "le temps est relatif". Et, étrangement, lorsque l'on s'immerge totalement dans le dernier court métrage de Timothée Falcon, le temps paraît se jouer de nous.
À la fois, il nous semble partir pour un long voyage intérieur en compagnie de Lisander, le héros de l'histoire. Et à la fois, les séquences s’enchaînent à grande vitesse, imposant leur rythme sur celui de la musique, brisant les secondes et l'espace à grand coup de plans larges ou resserrés. Entre les deux, des poignées d'instants s’emmitouflent dans des ralentis doux et aquatiques.
Lost in Space. Perdu dans l'espace. L'auvergnat Timothée Falcon a creusé dans les terres du département pour en extraire des diamants bruts qu'il a su tailler avec son unique Iphone, son talent de réalisateur et celui de son complice, Gabriel Jouve, acteur et danseur exceptionnel.
Durant le tournage dans la carrière de pouzzolanes, à Espaly-Saint-Marcel.
Photo par Sacha Dieste
"L'idée était de fusionner nos deux arts, à savoir la danse et la création vidéo"
"Pour la Genèse du projet, il faut remonter le temps, s'amuse-t-il à dire. Il y a un an, nous avions commencé à créer un premier court métrage qui s'appelait Lost in Time, coécrit et coréalisé avec Gabriel Jouve. L'idée était de fusionner nos deux arts, à savoir la danse et la création vidéo".
Une année passe et les deux compères parlent alors d'un acte II. "Tout en gardant ce défi de filmer à l'Iphone, nous voulions une histoire plus poussée, plus aboutie, plus court métrage que clip", explique Timothée Falcon.
Il poursuit : "Nous avons choisi le thème de l'espace dans tous les sens du terme, qu'il soit physique, métaphorique, intérieur et extérieur".
Les séquences aquatiques ont donné une dimension incroyable à la chorégraphie l'acteur.
Photo par Sacha Dieste
L'humain contre l'IA
Pour le petit pitch, Lisander est perdu en lui et autour de lui. Bloqué sous l’emprise d’un corps de robot, il tente de s’en échapper à travers la danse. La voix-off et la danse développent un combat intérieur entre la petite voix d’enfant de Lisander, et la voix synthétique de l'IA qui tente de le maintenir sous son contrôle.
Le Lac bleu. L'un des plus beaux sites de la Haute-Loire.
Photo par Timothée Falcon
Quatre morceaux de Haute-Loire
Lost in Space a été tourné dans quatre lieux emblématiques des terres vellaves. "Nous avons planché sur le projet depuis le mois de septembre, confie le réalisateur. Le temps de compiler les idées, d'écrire le scénario, de trouver des lieux adaptés et les sponsors pour nous accompagner, nous avons tourné en début d'année".
Avant de souffler : "Et je viens de terminer le montage ce samedi 15 février !"
L'Hôtel des Lumières, la carrière de pierres rouges à Espaly-Saint-Marcel, les profondeurs de la Vague sur les hauteurs du Puy-en-Velay et le mystérieux lac bleu de Champclause. "Pour ce dernier endroit, nous avons eu la chance d'évoluer sur sa surface totalement gelée ! Cette touche a apporté une fin magique au court métrage".
Au vu de la qualité de ses réalisations, il est certain que Timothée Falcon est loin de signer son dernier chef-d'œuvre. À quand un long métrage ?
