Devant le bâtiment d’État, sur la place sablée du Breuil, ils sont une centaine à dresser les banderoles de colère qui flottent aux quatre coins de la Haute-Loire depuis déjà plusieurs semaines. L'annonce de la Carte scolaire, en ce début d'année, a fait l'effet d'une bombe entre les murs des écoles du département. Quinze fermetures de classes pour dix postes supprimés.
Ce vendredi 14 février, après les deux derniers CSA (Comités Sociaux d'Administration) s'est déroulé le CDEN. Cette rencontre permet de sceller le sort de la Carte scolaire, un entretien où se percutent tous les arguments opposés des différentes parties.
Syndicats, parents, enfants... mobilisés devant la préfecture de la Haute-Loire.
Photo par Nicolas Defay
Thomas Decoeur, de la FSU, explique à notre micro : "Nous avions demandé à ce qu'une délégation de parents puisse parler, en amont, avec le préfet et l'Inspection académique. Mais cette requête a été refusée. Ce que nous trouvons fort regrettable".
Il poursuit : "À 14 h 30, nous allons nous rendre dans la préfecture pour débattre de la rentrée scolaire du 1ᵉʳ et second degré. Il y aura aussi la présentation d'un point sur les transports organisés par la Région".
"En Haute-Loire, nous payons un très lourd tribut des décisions du ministère de l’Éducation nationale. Ce dernier souhaite la suppression de 470 postes en France. En Haute-Loire, dix postes sont menacés. En terme de population, le déséquilibre est colossal". Thomas Decoeur
Voici les résultats du CDEN !... (Cliquez sur la croix pour dérouler l'info)
Le projet de carte scolaire obtient 17 votes contre sur 26. Le vote étant consultatif, les décisions sont actées.
Au final, les écoles épargnées par une fermeture de classe sont ▼
- La maternelle de Chadrac
- La maternelle d'Aurec-sur-Loire
- Jeanne d'Arc-le-Puy
- le RPI Siaugues/ Vissac
- Le RPI Beaux/Saint-Julien du Pinet
- Un poste en Ulis de Monistrol a été créé
Les écoles qui perdent une classe sont :
- La maternelle Michelet le Puy
- La maternelle d'Yssingeaux
- L'élémentaire de Vergongheon
- L'école d'Ally (plus d'école à Ally, du coup)
- Une classe de l'école de Retournac
- Une classe à Beauzac
- Une classe à l'école Jules Ferry à Brioude
- La Communale à Saint-Just-Malmont
- Une classe à l'école Lucie Aubrac à Monistrol/Loire
- L'UP2A à Langeac
- Un poste de titulaire remplaçant ASH a été également été abandonné
"On comprend que le maire ait accepté cette condition"
Depuis le CSA de repli du 10 février, deux classes sur les quinze menacées ont, à priori, été épargnées. Celle de Retournac s'en sort indemne (MISE à JOUR : elle perd finalement sa classe, décision prise lors du CDEN du 14 février). Mais l'école de Cussac-sur-Loire est sous le coup d'une condition.
"L'Inspecteur académique a précisé que la classe de Cussac ne serait pas concernée par la Carte scolaire si l'école primaire et élémentaire de la commune fusionnaient", précise Thomas Decoeur.
Avant de souligner : "On comprend que le maire ait accepté cette condition. Mais nous savons tous que le fait de globaliser les effectifs et donc les seuils augmentent par la suite le risque d'une fermeture".
Les messages sont clairement affichés sur les grilles du bâtiment public.
Photo par Nicolas Defay
Le second degré loin d'être ménagé
Quant au second degré, Julien Pintor, professeur d'espagnol au collège Jean Monnet à Yssingeaux, mentionne : "Nous parlons beaucoup du 1ᵉʳ degré concernant cette casse qui se joue chaque année. Mais il faut noter que le second degré est très impacté aussi. Six classes sont, à la rentrée prochaine, sous le coup d'une fermeture".
Il continue : "Certes, les effectifs baissent de manière générale, mais nous sommes très loin de classes clairsemées ! Au Monastier-sur-Gazeille, par exemple, la classe mise en cause comporte actuellement 33 élèves".
C'est la loi qui le dit
Du côté du syndicat de l'Unsa Éducation, les militants rappellent la saignée qui ne cesse de se déverser plus encore : "Dans le 1ᵉʳ degré, c'est la perte de 10 postes après la perte de 22 postes ces deux dernières années. Il faut entendre l’incompréhension et la colère des personnels, des parents d'élèves et des élus".
Ils terminent par ces mots en rappelant une partie de la législation : "Nous continuons à demander que chaque enfant scolarisé compte dans les effectifs, à l'instar des enfants de moins de 3 ans, dans le respect du Code de l’Éducation et de la Loi Montagne".
La vérité sort toujours de la bouche des enfants. Et bien souvent la raison, aussi.
Photo par Nicolas Defay