Pour résumer le contexte de la tension, le samedi 18 janvier, à 20 h 30 sur le parking de Cluny à Aiguilhe, une dizaine d'agriculteurs, membres de la Coordination Rurale (CR), se sont retrouvés pour manifester leur mécontentement. Les causes de leur courroux sont multiples, selon Jérôme Batret, président du syndicat agricole en Haute-Loire et en Auvergne Rhône-Alpes.
"Les élections syndicales de la chambre d'agriculture posent souci. Notre profession de foi a disparu du site dédié aux élections", lance-t-il. Un mail a ainsi été adressé à la préfecture, en charge de la publication.
En réponse, la représentation de l'État a répondu : "Effectivement, nous avons constaté que le document que vous nous avez adressé n'a pas été mis en ligne pour une raison que nous ne pouvons expliquer".
"Ce sont eux qui nous font chier. Qu'ils aillent contrôler les produits importés"
Jérôme Batret dénonce par ailleurs "des pressions" subies par les représentants et syndiqués de la CR. Concernant le mécontentement contre l'OFB, Jérôme Batret explique sans langue de bois : "Ce sont eux qui nous font chier. Qu'ils aillent contrôler les produits importés. Que l'on soit en bio ou non, on sait ce qu'on fait. On a besoin de liberté pour travailler".
"C'est un acte barbare affligeant qui reflète bien l’état d’esprit de ces quelques personnes"
Outre les arguments confiés aux micros des médias, d'autres actions ont accompagné leur mobilisation. La plus "percutante" et impopulaire est la pendaison d'un animal sur les portes de l'Office Français de la Biodiversité du Puy-en-Velay. Le blaireau présente son corps sans vie, ventre contre la vitre, la tête retournée en arrière et les pattes immobilisées par de la ficelle à la poignée de la porte.
"Summum de la bêtise et de la cruauté, ils ont accroché un blaireau mort, s'indigne les membres de la FNE 43. C'est un acte barbare affligeant qui reflète bien l’état d’esprit de ces quelques personnes, qui soi-disant, nourrissent la France. Comment leur faire confiance ? L’animal mort sur le pas-de-porte d’un ennemi ferai penser à un film sur la mafia à l'instar du Parrain)".
"Les difficultés que rencontrent les agriculteurs sont nombreuses mais il ne faut pas se tromper d’ennemi. La FNSEA a plongé la profession en 80 ans d’existence, asservissant les travailleurs du monde agricole pour toujours plus d’endettement, de travail et de pesticides et moins de revenus". FNE 43
France Nature Environnement Haute-Loire souligne "l’OFB en prend pour son grade avec un énième affront contre cette institution qui ne cherche qu’à faire respecter le code de l’environnement".
"Est-ce qu’un usager de la route se plaint quand il se fait contrôler par un gendarme au point de déposer un animal mort devant la caserne ?"
Ils ajoutent également : "L'attaque gratuite menée par la Coordination Rurale sur les bâtiments de l’OFB est motivée et justifiée par le fait qu’il y aurait trop de contrôle. Est-ce qu’un usager de la route se plaint quand il se fait contrôler par un gendarme au point de déposer un animal mort devant la caserne ? Comme pour les usagers de la route, les agriculteurs ne peuvent pas se soustraire à la loi, le deux poids deux mesures ne doit pas exister".
"Quelle honte d'accuser l'OFB, dont la plupart des agents sont de vrais professionnels, engagés dans leur métiers et soucieux de préserver l'environnement". FNE 43
La FNSEA, le profit avant la terre
France Nature Environnement 43 désigne la FNSEA coupable de tous les maux. "Elle propose un modèle corrompu. La FNSEA est un véritable lobby qui agit avant tout pour soutenir les entreprises agroalimentaires mises en places et gérées par le syndicat. Toute cette organisation au service de la sacro-sainte agriculture conventionnelle et intensive ne vise qu’un seul intérêt : le profit".
"Parce que c'est bien connu : Quand on est honnête, on n’a rien à cacher !"
La Fédération française des associations de protection de la nature et de l'environnement termine avec ces mots : "Nous apportons notre soutien entier et total à l’OFB, injustement désigné comme bouc émissaire par ceux qui ont menés le modèle agricole dans cette direction. Son rôle est plus que jamais essentiel quand on voit certains syndicats agricoles demander la suspension des contrôles. Parce que c'est bien connu : Quand on est honnête, on n’a rien à cacher !"