Opale. Opale ivoire et opale de feu. Opale noire et opale d'eau. L'eau pâle du lac de Naussac s'est parée de sa robe d'hiver, dansant dans son écrin d'arbres et de roches, brillant de soleils, d'azur et de reflets. Didier Hébrard, photographe, a dérobé des images d'une beauté renversante.
Bien entendu que cet article ne sera pas lu. Ou si peu. Il n'y a ni scandales, ici, ni morts, ni souffrances. Il n'y a pas de chiens écrasés, pas d'accidents de la route, pas de batailles politiques. Il n'y a ni malheur, ni larmes, ni colère.
Il n'y a rien qui fait qu'un article est lu, décortiqué, mastiqué, dévoré bien saignant.
Il y a juste ça. Naussac. Cette immense perle d'eau qui vit, s'étire ou se contracte comme un cœur malade, miroir de notre unique Terre.
La cascade des Fadarelles retient fermement dans ses bras le ruisseau du Donozau.
Photo par Didier Hebrard
Là, il y a des dentelles blanches qui recouvrent les souches d'une époque révolue. Là, il y a des algues d'un vert étrange, plongées sous une glace mille fois signée par les mains du vent. Là, il y a aussi des coraux de glaces, gris et bleutés, si fragiles et si fins qu'ils semblent retenir leur souffle pour ne pas s'effondrer.
Didier Hébrard a réussi à voler quelques-unes de ces palpitations silencieuses, restituant la grâce des instants, rappelant à celles et ceux qui se détourneront un moment des affres du monde, la splendeur de notre Monde.
Des doigts de fée ? La barbe gelée d'un géant endormi ? Des rêves glacés...
Photo par Didier Hebrard
