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Eau : quand le mur nous arrive en pleine face

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 10/01/2025 à 06:00

Si certains politiques et personnalités semblent être nés de la dernière pluie quant au dérèglement climatique à l’œuvre, il est scientifiquement démontré que le mercure s’affole partout sur Terre, chaque année battant les records de la précédente.

Entretien avec Jean-Baptiste, expert altiligérien sur le sujet de l’eau, qui explique ce que nous devrions tous faire pour économiser ce diamant bleu, indispensable à notre survie.

« Ouf ! On est sauvés ! Il a plu. Il fait moins de zéro degré. Dérèglement climatique, réchauffement climatique… Des conneries ! Encore un coup des écolos frustrés et des scientifiques en manque de popularité ! » Ça, c’est le genre de propos que tiennent, encore aujourd’hui, des gens qui assument pleinement un climato-scepticisme aussi absurde que les platistes, leur planète écrasée et leur lune de plasma.

Parmi les aveugles, il y a même des politiques, influenceurs malgré nous, qui crient à la « fake news » climatique, préférant laisser brûler notre maison à tous au profit... du profit, de l’économie et du business.

« Même si la France a été épargnée en 2024, la fréquence des sécheresses a doublé en 50 ans dans l’Hexagone, rappelle Jean-Baptiste, esprit éclairé sur le sujet. Les pénuries d’eau risquent donc de se multiplier dans les années à venir ».

Durant une table ronde sur « les usages de l’eau à l’échelle domestique » qui s’est déroulée à Vorey-sur-Arzon, Jean-Baptiste nous éclaire sur l’importance d’un mouvement collectif pour prendre soin de l’eau.

« Plus nous serons nombreux à le faire, plus la société sera résiliente en attendant que les communes altiligériennes remettent toutes la « culture du risque » au goût du jour »

Pourquoi cette table ronde sur l’eau domestique ?

« Beaucoup de gens disent maîtriser le sujet, mais peu agissent réellement. On a souvent besoin d’être au pied du mur pour agir : plutôt que de raisonner, puis d’agir, on a tendance à agir d’abord, puis à trouver ensuite des justifications à ses actes. L’idée est ici de shunter ce mécanisme psychologique en anticipant les coups durs plutôt que de se contenter d’y réagir ».

« Quelques mesures de bon sens permettent de se prémunir au moins un peu. Plus nous serons nombreux à le faire, plus la société sera résiliente, capable d’amortir les chocs, en attendant que les communes altiligériennes remettent toutes la « culture du risque » au goût du jour ».

Selon vous, quels sont les outils pour réduire sa consommation d’eau ?

« Les Français consomment en moyenne 150 litres d’eau par jour pour leurs besoins domestiques, même si tout le monde est persuadé de consommer beaucoup moins. J’ai demandé par exemple à mon cousin, qui était persuadé de « faire très attention », de vérifier sur sa facture : il en est à 140 litres par jour et par personne ».

« Moyennant quelques astuces simples, on peut tomber très vite à seulement 20 litres par jour et par personne : installer des embouts à deux positions sur les robinets, beaucoup plus efficaces que les mousseurs, mettre deux briques dans la chasse d’eau ou, encore mieux, installer des toilettes sèches dans le jardin, réutiliser toutes les eaux de cuisine, installer un réducteur d’eau dans la douche, récupérer l’eau de pluie, créer un puits ou le restaurer, pratiquer le paillage au jardin, etc ».

« Si tout le monde s’y met, la ressource sera préservée, et la bonne nouvelle ici, c’est qu’on a une marge d’amélioration considérable. Les militants les plus acharnés arrivent à descendre à 5 litres par jour et par personne, en se lavant par exemple au godet ou au gant. Les pays pauvres ont énormément à nous apprendre sur le sujet de la préservation de la ressource »

Que préconisez-vous par exemple aux débutants en cas de pénurie d’eau ?

« Si vous habitez la campagne, investissez dans plusieurs cuves de récupération d’eau de pluie de 1 000 litres (type IBC, 60 euros d’occasion), et je dis bien plusieurs, car il faut voir grand. Si vous avez les reins solides, optez pour une grande cuve enterrée en béton ou polyéthylène. Faites en sorte d’avoir un maximum de récipients : jerricans alimentaires, bidons, seaux, arrosoirs, bassines, on n’en a jamais assez, ainsi qu’une carriole rustique pour les transporter ».

« Au jardin, paillez généreusement et créez des ombrières, plantez un maximum d’arbres pour créer une ambiance fraîche de sous-bois ».

« Investissez également dans un filtre de potabilisation à gravité, qui fonctionne sans aucune source d’énergie : c’est très cher à l’achat depuis l’inflation, mais ça vous garantit d’avoir de l’eau potable pour votre famille quelles que soient les circonstances extérieures »

Et si l’on vit en ville ?

« En ville, tout est plus compliqué, même si l’on peut mettre en place quelques-unes des astuces mentionnées ci-dessus, comme les stocks de bouteilles, la pose d’embouts spéciaux sur les robinets, ou encore l’achat d’un filtre de potabilisation à gravité ».

« On n’imagine pas être victime d’un incendie jusqu’au jour où ça nous arrive, or le risque s’accroît fortement pendant les pics de chaleur »

Que conseillez-vous par exemple en cas de forte chaleur ?

« Rappelons d’abord qu’il est beaucoup plus difficile de se prémunir contre le chaud que contre le froid. Cela étant dit, pensez d’abord à la sécurité du domicile en investissant notamment dans des extincteurs, des couvertures antifeu, du matériel d’arrosage, etc. On n’imagine pas être victime d’un incendie jusqu’au jour où ça nous arrive, or le risque s’accroît fortement pendant les pics de chaleur ».

« Ensuite, installez un ventilateur de plafond dans la pièce à vivre, voire dans toutes les pièces. C’est beaucoup plus écologique et économique que la clim. Réduisez également votre activité physique pour éviter les coups de chaud, comme ils le font dans les pays du sud ».

« Mes grands-parents n'étaient ni angoissés, ni survivalistes. Mais ils avaient connu la guerre, et savaient qu'on n'est jamais à l'abri d'un coup dur ».

Le mot de la fin ?

« Anticipez ! Mes grands-parents avaient un potager, un poulailler, un puits, un verger et un stock alimentaire. Ils n'étaient ni angoissés, ni survivalistes. Mais ils avaient connu la guerre, et savaient qu'on n'est jamais à l'abri d'un coup dur. Et puis l’État ne peut pas tout, les citoyens ont une responsabilité. Ajoutez à cela qu’en visant une autonomie ne serait-ce que partielle, on vit mieux, on fait des économies, et c’est même souvent très ludique ! »

 

 

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