Jean-Marie Le Pen est, à jamais, inscrit dans les livres d’histoire du XXᵉ et XXIᵉ siècle. Celui qui a créé le parti du Front National en 1972 s’est éteint, mardi 7 janvier 2025 , laissant derrière lui d’innombrables propos des plus controversés.
« Des propos qui ont assurément terni le parti, il faut l’avouer, admet Jean-Charles Angevin, chargé de mission du Rassemblement National de la Haute-Loire. Maintenant, il n’est plus. Pour nous, génération cinquantenaire, il n’était plus depuis un moment, déjà ».
« Il n’y aura que les très anciennes générations qui verseront des larmes »
Pour le représentant du RN 43, Jean-Marie Le Pen restera une figure du mouvement de l’extrême droite. « Seulement, il ne faut pas se mentir, partage-t-il. Il n’y aura que les très anciennes générations qui verseront des larmes. Il n’était plus aux manettes et n’avait, heureusement, plus aucune influence dans le parti. Tout le monde se souvient de ses idées déplorables sur les homosexuels et les années Sida ».
Il ajoute : « Malheureusement, même si c’était un homme politique de poids, on ne retiendra que peu de choses de positifs de son action ».
« Les sidaïques, en respirant du virus par tous les pores, mettent en cause l'équilibre de la Nation. (...) Le sidaïque, (...) il faut bien le dire, est contagieux par sa transpiration, ses larmes, sa salive, son contact. C'est une espèce de lépreux, si vous voulez ». Déclaration de Jean-Marie Le Pen, sur le plateau de "L'heure de vérité", en mai 1987.
Le 13 septembre 1987 lors du Grand-Jury RTL, Jean-Marie Le Pen déclare aussi : « Je ne dis pas que les chambres à gaz n’ont pas existé. Je n’ai pas pu moi-même en voir. Je n’ai pas étudié spécialement la question. Mais je crois que c’est un point de détail de l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale ».
Pour avoir tenu ces propos, il a été condamné deux fois au civil, en 1991 et en 1999. Au pénal, il est condamné en 2017 à 30 000 euros d’amende pour contestation de crime contre l’humanité, pour avoir répété ces propos en 2015. Condamnation confirmée en 2018 en cassation.
« Le RN n’a plus rien à voir avec le FN de Jean-Marie Le Pen »
Depuis 2018, le FN est devenu le RN. Sa fille Marine Le Pen a pris le gouvernail du navire en 2011 pour le garder jusqu’en 2022. Elle le confie ensuite, le 5 novembre 2022, à Jordan Bardella.
« La personnalité de Jean-Marie Le Pen a certainement fait fuir beaucoup de sympathisants, continue Jean-Charles Angevin. Depuis son éviction de la politique, les choses ont changé. Et ça, il n’y a qu’à voir le nombre de jeunes qui adhèrent au parti de sa fille et de Jordan Bardella ». Avant de conclure en répétant : « Le RN n’a plus rien à voir avec le FN de Jean-Marie Le Pen. Nous avions tourné la page depuis longtemps ».
