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J'ai testé pour vous : une immersion dans une eau à 4 degrés

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 26/12/2024 à 15:00

Ça pique ! Mais ça ravigote. Chaque mardi, les Sirènes (et tritons) de Semène se donnent rendez-vous dans un petit coin de paradis d'Aurec-sur-Loire pour se baigner dans la rivière Semène. Un journaliste de Zoomdici a tenté l'expérience aux pays des surgelés. 

Une vidéo (qui fonctionne maintenant...) et tout plein de photos dans l'article

Durant le trajet qui sépare le Puy-en-Velay à Aurec-sur-Loire, j'étais certain de ne pas mettre un orteil dans une eau presque aussi froide que l'air ambiant. Ce mardi 24 décembre 2024, le thermomètre affiche deux petits degrés. 

Équipé tout de même de mon short de bain dans le cas d'un instant de folie, je rejoins Odile, Sirène de Semène accomplie, et une partie de l'équipe aquatique, forte d'une dizaine de personnes. 

Le journaliste de Zoomdici, encore habillé, en train d'interviewer d'incroyables Sirènes.
Le journaliste de Zoomdici, encore habillé, en train d'interviewer d'incroyables Sirènes. Photo par Marie-Sylvie

La rencontre des doudounes et des maillots de bain

Coiffés pour l'occasion de bonnet de Noël, nous marchons ensemble quelques minutes, avant d'atteindre les rives de la rivière glacée pour se poster à deux pas d'une magnifique cascade. Sur place, André est déjà en maillot de bain, une tenue qui tranche totalement avec nos vestes, parkas et écharpes colorées.

Odile Torti, à droite, est une grande habituée des baignades en eau glaciale.
Odile Torti, à droite, est une grande habituée des baignades en eau glaciale. Photo par Nicolas Defay

"Dois-je suivre la raison ou la folie ?"

Une fois les interviews et une poignée de photos dans la boite, le choix cornélien m'arrive alors. "Dois-je suivre la raison ou la folie ? Est-ce que je reste emmitouflé sous les chaudes épaisseurs de tissus qui me recouvrent ou est-ce que je quitte tout, là, pieds nus sur les cailloux gelés et en caleçon de bain, dans des courants d'air à 2 degrés ? Est-ce que je veux réellement me tremper dans une eau vive à 4 degrés ? Et pourquoi, en fait ?"

Mais, parce que "Un peu de folie est nécessaire pour faire un pas de plus", selon Paulo Coelho, au diable la raison et "go" pour le grand saut.

Quand faut y aller, faut y aller !
Quand faut y aller, faut y aller ! Photo par Marie-Sylvie

"Le sang va naturellement se concentrer vers les organes vitaux pour les réchauffer"

Dès les premiers pas, les sensations sont le saisissement soudain, des mâchoires qui enserrent chaque parcelle de peau. Si la douleur n'est pas aussi violente qu'appréhendée, elle est bien là, assiégeant l'épiderme à mesure que le niveau de l'eau grimpe sur le corps. 

Le moment où l'eau recouvre les épaules s'avère le plus "piquant". La respiration se modifie. La cage thoracique est étouffée par le froid. "La respiration est la clé", avait répété Odile, avant l'immersion. Certes. Mais dur de gonfler ses poumons avec cette poigne glacée qui vous écrase de toutes parts.

L'humour reste indispensable pour ce genre de folie.
L'humour reste indispensable pour ce genre de folie. Photo par Marie-Sylvie

Conseillé par les aguerris, j'essaie de garder les mains hors de l'eau le plus souvent possible. "Ce sont les extrémités les plus sensibles, affirment-ils, unanimes. Car le sang va naturellement se concentrer vers les organes vitaux pour les réchauffer, délaissant les endroits comme les pieds et les mains".

Le corps apparaît léger, vif, ferme et tonique

Alors que certains de ces habitués resteront plus de 6 minutes dans l'eau, je franchis timidement la barre des 45 secondes. Hors de la rivière, le sang revient. Et malgré des douleurs qui se font un passage dans les doigts et les orteils, la plénitude est impressionnante.

Le corps apparaît léger, vif, ferme et tonique. Même la respiration parait plus claire, plus pure. Et les deux degrés de l'air ne semblent plus un problème en dépit de la peau encore recouverte de gouttes gelée.

Les deux tritons et le journaliste prennent la pause... la peau mouillée dans un air à 3°.
Les deux tritons et le journaliste prennent la pause... la peau mouillée dans un air à 2°. Photo par Marie-Sylvie

L'envie de revenir dans cette rivière glacée

Après la photo de groupe pour immortaliser cet instant aussi incroyable que vivant, il me faudra environ une heure, le temps du trajet retour, pour que les tremblements cessent totalement.

C'est quand qu'on y retourne !
C'est quand qu'on y retourne ! Photo par Marie-Sylvie

Dans la voiture, c'est un sentiment de fierté qui s'affiche sur mon visage. Et surtout, l'envie de revenir partager encore un bout de rivière glacée avec cette bande de fous, avec ces Sirènes et tritons de Semène, dont les sourires et les rires resteront longtemps gravés dans ma mémoire. "Les folies sont les seules choses qu’on ne regrette jamais", comme disait Oscar Wilde. 

Ci-dessous, une vidéo de l'expérience avec la troupe des Sirènes de Semène ▼

Photo par Nicolas Defay
Photo par Nicolas Defay
Photo par Marie-Sylvie
Photo par Marie-Sylvie
Photo par André Rikel
Photo par Marie-Sylvie
Photo par André Rikel
Photo par Marie-Sylvie
Photo par Nicolas Defay
Photo par André Rikel
Photo par André Rikel
Photo par Nicolas Defay
Photo par André Rikel
Photo par André Rikel
Photo par Marie-Sylvie
Photo par Marie-Sylvie
Photo par André Rikel
Photo par Marie-Sylvie

 

 

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