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Le châtelain de St-Vidal, seigneur d’une grande école de journalisme

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 20/12/2024 à 06:00

Le très catholique homme d’affaires, Vianney d’Alençon, est devenu depuis peu, le président de l’École supérieure de Journalisme de Paris. Non, ce n’est pas une fake news.  

C’est comme si le journaliste, auteur de cet article, s’installait dans le cockpit d’un Boeing 747 en plein vol et prenait « le manche à balai ». Derrière, dans les cabines, c’est toute une troupe de futurs reporters bien accrochés qui comptent sur ce commandant de bord improvisé pour ne pas dévisser. Sauf que ce dernier connaît les avions autant qu’il connaît le théorème de Thalès, de Gödel ou de Pierre de Fermat. Autrement dit, toutes les personnes à bord sont dans la m…

Vianney d’Alençon le dit, d’ailleurs, lui-même dans un article de Libération publié le 25 novembre 2024. « J’ai passé plus de temps dans les étables que dans les écoles », raconte l’entrepreneur de 38 ans qui ne revendique, pour seul diplôme, que son permis de chasse.

Ainsi, avec son permis de chasse en main, le châtelain de Saint-Vidal et de La Barben (à Aix-en-Provence), est devenu le pilote de l’école de journalisme réputée pour être la plus ancienne du monde, l’ESJ Paris.

« Même les profs n’avaient pas été mis au courant ! C’était une bombe »

Cette nouvelle effraie forcément les jeunes passagers de ce vieux coucou âgé de 125 ans. D’autant plus que, à travers le rachat de l’école qui s’est opéré en même temps que le changement de présidence et de direction, les noms des nouveaux proprios sont, pour le moins, explosifs : Vincent Bolloré (propriétaire de CNEWS), Rodolphe Saadé (BFM-TV), Bernard Arnault (LVMH, Le Parisien) et Pierre Gattaz (ancien président du Medef) ou encore la famille Dassault.

Cette méfiance légitime est clairement évoquée dans un article des Inrockuptibles, édité le 13 décembre 2024. « Quelqu’un a envoyé l’article dans le groupe de la classe et on s’est tous demandé ce qu’il se passait. Même les profs n’avaient pas été mis au courant ! C’était une bombe », témoigne une élève de l’ESJ Paris.

« Une sorte de safe place pour leurs idées d’extrême droite »

Dans l’article, Lucas partage : « Dans l’idéal, je reste cinq ans dans l’école, mais j’ai vraiment peur. Peur d’être formé par des profs de CNews et du Figaro, de côtoyer dès le master des élèves qui auraient vu dans l’école une sorte de safe place pour leurs idées d’extrême droite… »

Les craintes des élèves se succèdent ainsi dans l’article des Inrock, tout comme celles des professeurs : « On ne va pas y échapper, dans quelques années l’ESJ Paris sera forcément estampillée CNEWS ou Europe 1. »

Par le biais d’un mail envoyé le 18 novembre, Zoomdici a posé à Vianney d’Alençon une série de questions, notamment sur le problème d’objectivité inhérent à ces changements de présidence. À ce jour, aucune réponse ne nous est parvenue.

Y a-t-il un (vrai) pilote dans l’avion ?

La puissante société Bayard qui avait accepté, au départ, de mettre des billes dans l’affaire avant de se retirer sous la pression de ses propres salariés, partage dans l’article de Libération au sujet du châtelain : « Elle montre la volonté du dirigeant repreneur, Vianney d’Alençon, d’avoir un cercle de médias le plus large possible à ses côtés. »

Vianney d’Alençon de rétorquer alors : « Ça chauffe parce que certains ont plaisir à allumer les mèches, mais c’est dommage. Pourquoi toujours vouloir crisper avec une espèce de conservatisme, là où l’avenir d’une école est en jeu ? »

 

 

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