Le dimanche 15 mai, la Lutte des Sucs, collectif d'opposants de la fameuse 2X2 voies à plusieurs centaines de millions d'euros, ont investi un champ de 3 000 m² pour y planter 500 kg de pommes de terre. Un mois plus tard, l'espace ensemencé a visiblement la patate.
Les feuilles ont percé la terre sous le soleil torride de ce mois de juin. Dans ce champ verdoyant encore entouré d'arbres, les plants étirent leurs denses tiges, promesse d'une sacrée récolte dans les semaines à venir.
"Planter dans les consciences qu'ensemble, tout est possible"
"Dans ce morceau de Saint-Hostien, les sucs veillent sur l'endroit et observent la naissance de ces patates pas comme les autres, écrit l'un des cultivateurs présents ce jour du 15 mai. Patate légume par sa chair ferme, patate symbole par son combat, patate absurde pour certains, patate espoir pour d'autres".
"Des centaines de millions de patates sonnantes et trébuchantes contre ces centaines de patates belles et rebelles, continue le récit. Des patates à l'huile de vidange contre des patates à l'huile de coude. Des patates amères pour les uns, des patates nectars pour les autres. Si des patates ne peuvent arrêter les bulldozers, si ces fruits de la terre ne peuvent rien contre le goudron, elles ont tout de même permis quelque chose qu'aucune machine ne peut écraser : planter dans les consciences qu'ensemble, tout est possible".
Traction animale pour les prochaines étapes
D'après le jardinier poète, les doryphores ont épargné le champ. Dans une quinzaine de jours, l'heure sera au désherbage. Pour butter la terre, ils emploieront la traction animale à l'aide de chevaux et de mulets et inviteront quiconque à venir découvrir cette façon de travailler. (date encore à définir selon la pousse des plants)