Précisément, si tout se passe bien, c’est pendant 29 jours, du 18 septembre au 16 octobre, que Nicolas Currien va avaler les étapes du Chemin au départ de la ville mariale. À l’âge de 37 ans, ce pompier réalise ce qu’il avait prévu 2 ans et demi auparavant si la sorcière Covid ne s’était pas interposée sur les chemins du monde entier.
« Je devais partir avec un ami mais les restrictions sanitaires et les confinements ont mis à terre le projet, raconte Nicolas Curien. Aujourd’hui, je pars seul du Puy-en-Velay jusque dans les Landes. Je pense effectuer ainsi 25 km par jour environ ».
Pompy, plus qu'une peluche, un symbole
Si l’événement ne semble pas très exceptionnel, des centaines de pèlerins usant autant leurs semelles chaque année, le parcours de Nicolas Currien s’entoure d’une aura bien plus précieuse que la seule satisfaction personnelle de terminer la marche. « Avec moi, Pompy va m’accompagner, souligne-t-il. Il s’agit du nounours symbolique de l’Oeuvre des pupilles des sapeurs pompiers. Nous avons cette peluche dans les ambulances que l’on offre aux enfants qui ne se sentent pas bien. »
Il continue : « Chaque fois que je prendrai une photo le long de mon avancée sur le chemin, les gens verront nos deux trombines sur les réseaux sociaux ».
« Pourquoi le chemin de St Jacques ? Car, que l’on croit à Dieu ou pas, qu’on adhère à une religion ou non, l’emprunter permet de se poser des tas de questions sur sa vie personnelle et son existence. Je serais un pèlerin comme tout le monde. Il reste que le chemin de Compostelle est vraiment atypique. On y part seul et en même temps avec tout le monde ». Nicolas Currien
« Montrer que ce n’est pas le projet d’un seul homme mais de toute une corporation »
Outre le fait d’organiser sa longue marche, il est en train de mettre en place un énorme réseau de solidarité entre les casernes des pompiers implantées dans les départements traversés. « L’Union Départementale des Sapeurs Pompiers du Gard (UDSP 30) doit prendre contact avec les présidents de chaque Union des départements sur le tracé du chemin, explique-t-il. Le but est que le soir, je puisse bénéficier du gîte et du couvert, et surtout de sensibiliser mes collègues sur mon projet d’aider l’Oeuvre des pupilles. »
Il ajoute également : « Le second objectif est aussi de montrer que ce n’est pas le projet d’un seul homme mais de toute une corporation ».
« Je veux mettre en lumière la fraternité de ce corps de métier, sa force et la cohésion entre les pompiers. Et bien sûr, j’espère additionner le plus possible de dons pour les enfants orphelins de mère ou de père pompier ! » Nicolas Currien
Les chemins 2.0 au service de la cause
Autre élément d’importance dans ce périple fraternel et fédérateur, la communication. « Une amie mettra en ligne tous les soirs de chaque étape terminée les photos, vidéos, témoignages et stories que j’aurai réalisés, livre-t-il. Le but est que l’information ainsi médiatisée génère un gain d’intérêt de plus en plus important à mesure de ma progression ».
Afin de tendre le plus de cordes à son arc, Nicolas Currien construit des écussons pompiers que les gens sensibles à la cause pourront acheter. Il a également constituer une cagnotte Leetchi pour les dons via internet. « Bien évidemment, l’intégralité de chaque centime récupéré alimentera les fonds de l'Œuvre des pupilles des Sapeurs pompiers », insiste-t-il.
L'Œuvre des pupilles des sapeurs pompiers, c'est ça ▼ (Cliquez sur la croix pour dérouler l'info)
L’Œuvre des Pupilles Orphelins et Fonds d’Entraide des Sapeurs-Pompiers de France (ODP) est une association à but non lucratif, créée le 27 mars 1926 par le Commandant GUESNET, reconnue d’utilité publique en 1928 et placée sous le haut patronage de Monsieur le Président de la République. Elle est également membre du Don en Confiance depuis 2007.
L’objectif principal de l’Œuvre des Pupilles est d’assurer un soutien moral et financier à tous les enfants dont le parent sapeur-pompier (professionnel, volontaire ou militaire) est décédé en, ou hors service commandé. L’Association vient également en aide aux sapeurs-pompiers et leur famille ainsi qu’aux jeunes et anciens sapeurs-pompiers qui peuvent se trouver dans la difficulté.
« Pour me punir, je suis interdit de revêtir la tenue de pompier »
À la question de savoir pourquoi se lancer dans cette odyssée maintenant, sa réponse interpelle aussitôt : « Pour terminer ma carrière de la meilleure des façons et pas comme l’État voudrait m’obliger », lance-t-il.
Il s’explique : « Je fais partie de ces gens qui n’ont pas voulu se soumettre à l’obligation de vaccination contre la Covid. Pour me punir, je suis interdit de revêtir la tenue de pompier. Je suis donc suspendu, mon contrat étant toujours actif. Après 18 ans de services au sein des sapeurs pompiers, ma carrière est ainsi mise en placard en quelque sorte. Pour la terminer de façon belle et noble, j’ai souhaité effectuer ce dernier voyage solidaire pour les enfants des pompiers ».
« J’ai toujours été bienveillant envers les autres. C’est pour cette raison que je suis devenu pompier. Aujourd’hui, même si je suis interdit de porter la tenue, je reste moi. Je reste bienveillant. C’est pour ça que je mènerai à bout ce projet qui me tient énormément à cœur ». Nicolas Currien
« Peu importe que je sois suspendu ou pas, que je sois vacciné ou pas »
« Je n’ai pas de message à faire passer par rapport aux vaccins, assure Nicolas Currien. Et si je suis contre cette prise d’otage faite à la population sur le sujet, il faut bien distinguer ma pensée contestataire et mon projet de voyage. »
Il appuie alors : « Là, peu importe que je sois suspendu ou pas, que je sois vacciné ou pas. Là, je vais parcourir ces 600 km pour les enfants orphelins. Mon seul objectif, c’est ça ! Courir pour eux, fédérer la population autour de ce défi, et récolter un maximum d’argent pour les gosses ! »
Pour aider Nicolas Currien dans son périple solidaire, vous pouvez également utiliser le QR Code suivant :