En moyenne, en France, une femme est tuée tous les trois jours par son compagnon ou ex-compagnon. Cette phrase aussi dure à écrire est pourtant une réalité en France. Selon le rapport de la Mission interministérielle pour la Protection des Femmes (Miprof), 93 femmes ont été victimes de féminicide en 2023 et 319 victimes de tentatives de féminicide.
Ces chiffres, déjà insoutenables, apparaissent sous-estimés pour le collectif NousToutes. D’après leurs analyses, cette hécatombe serait plutôt ternie par 135 meurtres de femmes en 2023.
Sensibilisation à la base pour renverser l’impardonnable
Conscients de ce carnage à la fois humain et sociétal, les élèves de l’atelier Relais de Jules Vallès, encadrés par leurs professeurs, ont construit une œuvre dans le hall du collège à l’occasion du 25 novembre, journée internationale d’élimination des violences faites aux femmes.
Dans un premier temps, une pancarte invitait les élèves à s’interroger sur le sens de l’installation. Puis, le jour-même, des éléments d’explication ont été dévoilés.
Durant toute la semaine, les élèves sont invités à interpréter l’œuvre, à découvrir le recueil Renaissance proposé à la lecture, et aussi à participer à un concours de la plus belle colombe blanche « libérée » des violences.
Le livre « Renaissance » contient des textes et des photographies d’œuvres réalisées par des femmes victimes de violences, au sein d’ateliers d’expression au C.I.D.F.F.43
Noir, rouge et blanc. La mort, le sang et la délivrance
« Cette journée permet d’interpeller, de faire réagir l’ensemble de la population sur les violences faites aux femmes, partagent d’une même plume les élèves Ethan, Guybriant, Lucas, Mathis et Nolwen. D’après nous, les colombes, symboles de liberté, sont représentées en trois couleurs ».
Les collégiens ont utilisé le noir pour représenter « toutes ces femmes qui ont succombé aux violences de leur conjoint violent. Nous les avons disposées au plus bas, dans tous les sens ». Ils poursuivent : « Nous avons choisi le rouge pour celles qui en sont toujours victimes. Nous les avons disposées dans des positions intermédiaires ».
Avant de terminer ainsi : « Le blanc pour celles qui s’en sont libérées et qui peuvent ainsi « renaître ». Nous les avons disposées au plus haut puisqu’elles peuvent voler. Elles sont « libérées »
« Elles ne sont pas seules »
Pour les cinq élèves, cette journée est avant tout aussi un signal de soutien envoyé aux victimes. « Elles ne sont pas seules, soufflent-ils. Nous devons les écouter. Nous devons les épauler dans leurs démarches. Nous devons les mettre en sécurité et leur parler ».
Ils rappellent en ce sens que le C.I.D.F.F. 43 (Centre d'Information sur le Droit des Femmes et des Familles) est un lieu ressource pour cela. Le numéro de téléphone est le 04 71 09 49 49. L'antenne du Puy-en-Velay se trouve au 2, rue André Laplace.