Des élus, des syndicats, des associations, des électrons libres, des jeunes et des vieux, ensemble devant le préfecture en signe de soutien au peuple ukrainien menacé par l’armée russe.
« Nous savons bien que notre petit rassemblement ne va pas arrêter les chars, souffle un membre de Déclic Citoyen, association à l’initiative de la mobilisation. Ni aucun des milliers de rassemblements qui naissent dans les villes de France et du monde entier. Mais il reste important de montrer que nous sommes là, que nous condamnons les agissements de Vladimir Poutine et que nous soutenons comme nous pouvons les populations victimes ». Il ajoute : « Que ce soit les citoyens ukrainiens ou russes, ils sont tous les deux les victimes de ce conflit incompréhensible ».
« C’est un grand malheur pour nos deux pays »
Irena a quitté la Russie il y a 8 ans pour venir s’installer en France, au Puy-en-Velay. Le visage tendu, elle marche aux cotés de son amie Olga, ressortissante ukrainienne. « Je soutiens bien entendu les ukrainiens !, martèle-t-elle. Ce sont nos frères et nos sœurs. Ce qu’il se passe là-bas est inadmissible. Quand j’ai appris ça, j’ai été choquée. C’est un grand malheur pour nos deux pays ».
Olga, totalement bilingue, partage alors : « J’ai très peur. Une partie de ma famille habite à Kiev et une autre partie à proximité de la frontière avec la Russie. Les vidéos qu’ils m’envoient sont très inquiétantes ! »
« Se mobiliser n’est jamais un coup d’épée dans l’eau. C’est montrer qu’il y a des gens présents pour soutenir ce qu’ils pensent être bon. C’est montrer que la solidarité dépasse toutes les frontières et toutes les différences entre les peuples. » Pierre Marsein, Secrétaire général CGT 43
Des questions sans réponses
Si les deux amies sont pleinement au cœur de cette hécatombe diplomatique et militaire, elles ne comprennent pas les opérations en cours. « Personne ne sait pourquoi Vladimir Poutine fait ça !, se désole Irena. Pourquoi le président de mon pays agit ainsi ? Cette guerre est intolérable ! En Russie, j’ai toujours ma famille. J’ai un fils qui y habite. Et lui aussi est choqué et perdu. Tous les russes que je connais soutiennent l’Ukraine et sa population. »
Son amie Olga n’a aucune réponse non plus. « On se pose les mêmes questions que vous pour comprendre les sources du conflit. Même nous qui sommes totalement concernés nous ne savons pas. Notre président ukrainien ne nous explique pas clairement. »
« Là-bas, il n’y a que la peur »
Quant à savoir si la famille d'Olga a tenté de quitter l’Ukraine pour la rejoindre ici, au Puy-en-Velay, sa voix se met à trembler. « Pour l’instant, ils ne peuvent pas quitter leur ville. Toutes sont fermées et surveillées. Il est formellement interdit à la population de fuir pour des raisons, encore une fois, que nous ne saisissons pas. Là-bas, il n’y a que la peur. »
Olga conclut sombrement : « J’ai des amis russes en France et des amis russes en Russie. On se parle et on s’entend bien. On se soutient. Je ne peux pas détester les russes car ce n’est pas le peuple russe qui décide. Ce sont les présidents. C’est Poutine qui fait la guerre et pas sa population. C’est une guerre de présidents, pas des peuples ».
Ci-dessous, l'intervention de Saloua El Aazzouzi et de Mathieu Allemand, deux membres de l'association Déclic Citoyen à l'initiative de la manifestation de soutien pour le peuple ukrainien :