Ce vendredi 21 janvier, une myriade de journalistes a attendu, suivi et photographié sans pause le duo politique, lui-même entouré par un cordon de sécurité omniprésent. La républicaine Valérie Pécresse, en lice pour l’élection présidentielle 2022, est venue battre le pavé ponot aux côtés de Laurent Wauquiez, chargé du comité de soutien dont il assure la direction avec le patron du Sénat, Gérard Larcher.
Ainsi, après s’être rendue dans les fiefs des quatre piliers du parti qui ont participé à la primaire LR à savoir Michel Barnier, Xavier Bertrand, Philippe Juvin et Eric Ciotti, puis par la suite chez Jean-François Copé, François Baroin ou encore Nicolas Sarkozy, elle a répondu à l’invitation de celui qui, en des temps pas si reculés, entretenait avec sa camarade une relation plutôt tendue, nourrie par des divergences de vision politique bien trempées.
L’image qu’ils ont voulu exposer en visitant la cité ponote était aujourd’hui évidente : faire table rase du passé, établir une union des forces, et tenter de remporter la présidentielle.
« Une chose est claire ! Notre pays est entré en décadence »
Après un parcours de quelques minutes à l’intérieur de l’Hôtel Dieu et de la cathédrale du Puy, Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez, suivis par les parlementaires de la Haute-Loire ainsi que par des personnalités politiques comme l’ancien ministre "de l’immigration de l'intégration et de l'identité nationale" Brice Ortefeux, se sont rendus dans la salle Jeanne d’Arc, lieu du meeting politique. Selon le comptage effectué par les responsables du lieu, environ 500 personnes étaient regroupées pour acclamer leur championne.
« Nous faisons une campagne pour porter une candidate qui soit capable de réparer et de reconstruire notre pays, martèle Laurent Wauquiez à la tribune. Quel que soit notre histoire, quel que soit notre passé, nous devons tous être à la hauteur de l’enjeu qui se joue aujourd’hui. Cet enjeu est celui de proposer aux français un projet de reconstruction. Car une chose est claire ! Notre pays est entré en décadence »
« Valérie a toujours fait preuve de clarté et je n’oublie pas son combat quand les islamistes du CCIF (Collectif contre l'islamophobie en France, Ndlr) voulaient autoriser le port du burkini dans les bases de loisirs d’Île-de-France. Sans avoir la main qui tremble, Valérie s’y est fermement opposée ». Laurent Wauquiez
« Dans nos grandes villes, nous voyons s’installer l’insécurité de façon rampante »
Drapeaux tricolores levés, les gens applaudissent généreusement le président de Région Auvergne-Rhône-Alpes. Laurent Wauquiez continue : « Est-ce qu’Emmanuel Macron a tout fait mal durant son premier mandat ? Sûrement pas. Est-ce qu’il a réussi des choses ? Bien sûr. Mais en revanche, il y a un constat important. Il n’a pas redressé la France ! »
Le républicain aborde alors le délicat sujet de la sécurité et de l’immigration. « Dans nos grandes villes, nous voyons s’installer l’insécurité de façon rampante avec des policiers et des gendarmes qui n’arrivent plus à remplir leurs missions, seulement soutenus par des discours creux et vides du gouvernement ». Il alerte alors : « L’immigration est devenue à présent totalement incontrôlée par rapport à une époque que nous avons connu Brice Hortefeux et moi. Une époque où régnait une autre fermeté que maintenant ! »
« Si nous avions fait de l’ambiguïté et du « en même temps », jamais nous nous serions opposés à la création d’un institut musulman financé par l’Arabie Saoudite au cœur de notre capital régionale » Laurent Wauquiez
« Toute politique qui repose sur une petit pincée de gauche, beaucoup d’extrême centre et une petite pincée de droite aboutit à un naufrage »
« Aucun des graves écueils n’ont été corrigés en 5 ans, livre encore Laurent Wauquiez. Ce travail de réparation est justement la mission de Valérie ». En répétant la même formule, il analyse pourquoi, selon lui, le mandat d’Emmanuel Macron est un fiasco. « Cet échec est dû au fait qu’Emmanuel Macron a fait le choix des ambiguïtés et du « en même temps ». Et toute politique qui repose sur une petit pincée de gauche, beaucoup d’extrême centre et une petite pincée de droite aboutit à un naufrage en terme de projet. Il faut de la clarté et de la détermination ! »
Il souligne alors : « Si nous avions fait de l’ambiguïté et du « en même temps » dans la région, jamais nous n’aurions combattu le communautarisme comme nous le faisons quand Science Po Grenoble est en train de se livrer de façon catastrophique au pire des communautarismes en oubliant de défendre les professeurs qui défendent la république et en cautionnant ceux qui répandent des thèses islamistes ! »
« Nous sommes là pour défendre les classes moyennes »
Pour terminer son intervention, Laurent Wauquiez rassure les supporters du parti en rappelant qu’ils mènent ce combat politique en commun et il reparle des classes moyennes. « Nous sommes une grande famille de la droite et du centre qui croit en la valeur et en la réhabilitation du travail. Nous sommes là pour défendre les classes moyennes, les oubliés dans notre pays ».
« Il n’est pas tolérable que les élèves les plus perturbateurs, exclus définitivement d’un établissement, soient automatiquement réinscrits dans un autre. C’est pourquoi, je créerai pour eux des nouvelles structures de réinsertion scolaire adaptées ». Valérie Pécresse
« Je veux une école où les élèves se lèvent quand le maître rentre dans la classe »
Valérie Pécresse tiendra le même discours de fermeté que son camarade républicain, mais concentrée principalement sur le système scolaire en France. « L'école doit être un sanctuaire, insiste-t-elle devant l’auditoire en liesse. Cela commence par le respect inconditionnel aux professeurs. Je veux une école où les élèves se lèvent quand le maître rentre dans la classe et où les parents ne contestent pas les décisions prises par les équipes enseignantes ! »
Elle promet encore : « Ensemble, nous bâtirons cette Nation éducative qui nous permettra, demain encore, d’étonner le monde, en étant fidèles à nous-mêmes, à nos idéaux et à nos valeurs. Nous remettrons l’école de la République debout. Aussi, j’appelle à un sursaut national pour notre école. Il n’y a pas d’école forte sans mobilisation de la nation tout entière. Ma vision, c’est celle d'une nation rassemblée autour de son école. C’est celle d’une nation éducative ».
« L’école, c’est la même chance qui est offerte à tous les enfants de France, c’est la promesse républicaine en actes ! La scolarisation des enfants en situation de handicap n’est pas une obsession dangereuse, c’est une ardente obligation ! » Valérie Pécresse