Partout ce même pigment. Du rose au violet, avec un souffle de bleu et de jaune orangé. Partout en France, entre 23 heures et minuit, des milliers de regards se sont tournés vers le ciel en ce début de nuit du 10 au 11 octobre 2024.
Au-dessus des vieilles terres vellaves, la magie a également opéré. Et ce fut un mariage aussi puissant que fugace, une fête des sens et des sensations, des instants de ce « beau » qui nous fait paraître si petits dans ce monde si changeant.
Hier soir, le soleil a caressé la Terre. Et de cette danse intime sont nés des lambeaux de tulles pourpres, tendus devant les ténèbres. Puis les spectres se sont doucement évanouis, laissant le monde des rêves et des cauchemars régner de nouveau jusqu’au petit matin.
Une histoire d’amour électrique
Scientifiquement, ce phénomène lumineux est causé par des éruptions solaires, éjectant dans l’espace des quantités astronomiques de particules électriques. Certains de ces bolides chargés en électrons ou en protons percutent alors le champ magnétique de la Terre.
Le champ magnétique, cette enveloppe sans quoi nous ne serions pas, dévie heureusement la majorité de ces particules. Mais quand l’infime partie parvient à passer entre les mailles de notre bouclier, les baroudeuses rencontrent les molécules d’oxygène, d’azote, d’hydrogène et d’hélium. Et de leur union se produit ainsi les éclats lumineux.
Des aurores de plus en plus courantes
Selon le dictionnaire, le mot Boréal signifie : qui est au nord du globe terrestre et voisin du pôle Nord. Pourquoi alors tous les habitants de l’Hexagone, tout comme nombre d’européens, n’ont plus besoin de se rendre en Islande pour s’émouvoir devant ces merveilles ?
Car les tempêtes solaires de ce jeudi 10 octobre ont été particulièrement denses. Les aurores peuvent donc se former à des latitudes plus basses que d’habitude. D’après les analyses partagées par les scientifiques sur le sujet, il faudra même s’habituer à ces ballets nacrés dans les années prochaines.
« Le Soleil suit un cycle d’activité de onze ans, avec un pic d’activité tous les onze ans, expliquait en 2023 l’astrophysicien Eric Lagadec. Le prochain pic est prévu en 2025. Nous avons donc de plus en plus d’éruptions qui engendreront de plus en plus d’aurores boréales et australes ».