Comme l’avait indiqué Fabien Michel, patron de l’entreprise du même nom, lors d’un précédent article sur Zoomdici : « Les gens ne se rendent pas compte, mais ce chantier est aussi rare qu’exceptionnel. Chaque tour comporte entre 400 et 500 tonnes de pierres. Nous avons quantifié 100 m³ de pierres posées en façade plus le doublage intérieur ».
Ces chiffres vertigineux caractérisent le chantier comme l’un des plus importants en France concernant la pose de pierres de taille.
Océan déchaîné et mer d’huile
Les travaux ont attaqué le 1ᵉʳ juillet 2017. Le chantier a alors traversé maintes tempêtes, telles que l’affaire de l’origines des pierres, le dépôt de bilan de la première entreprise en place, les années Covid… Après ces sept années entre bourrasques et accalmies, les verres de champagne vont enfin tinter, dès ce mercredi 9 octobre, entre les artistes/ouvriers qui ont magnifié le monument.
« Nous enlevons l’échafaudage et effectuons les dernières retouches à mesure de la descente »
Selon Luis Géada, technicien sur les restaurations des monuments historiques dans l’entreprise Fabien Michel, l’échafaudage qui ceigne l’église des Carmes ne sera plus, au plus tard, jeudi 10 octobre. « Je suis sur ce chantier depuis le tout début, partage l’expert en patine. Là, nous enlevons l’échafaudage et effectuons les dernières retouches à mesure de la descente ».
Il ajoute : « Nous sommes aussi en train de finir le porche. Ce dernier n’était pas prévu dans la restauration. Mais l’exposer ainsi sans rénovation, aux côtés des surfaces travaillées, aurait produit un effet vraiment vilain et dépareillé ».
« La patine est un mélange de pigments mélangés à un fixatif résineux »
Luis Géada explique que seules les pierres d’origines ont été enduites de patine, au contraire des pierres taillées. « La patine est un mélange de pigments qui peut être, par exemple, de la terre de Sienne ou encore de l’Ombre naturel, mélangés à un fixatif résineux ».
À la question de savoir si cette technique dure dans le temps, il souligne : « J’ai moi-même apposé les patines sur le chantier du Conseil départemental en 1998. Depuis, rien n'a bougé ».
« Tu es Pierre, et que sur cette pierre, je bâtirai mon Église », dixit Mathieu
Une fois l’église des Carmes toute nue, il ne restera « que quelques bricoles à faire, mais à hauteur de bras », précise Luis Géada.
L’une des opérations encore délicates à effectuer serait le calepinage de pierres au pied de la porte principale. « Calepiner, c’est définir la forme correcte que prendra une pierre avant sa taille et sa pose, nous éclaire Luis Géada. Ce sera alors l’entreprise Demars (42) qui s’en chargera ».