Le choc a été tel que l’Opel Corsa a traversé le trottoir de sécurité anti bélier, fracturé la vitrine en verre blindé et plié le rideau de fer, pour finir contre le mur arrière du Bar Tabac Le Dolaizon 2.0. « À 4h40 ce matin, j’ai été réveillé par l’alarme de mon magasin, explique le patron Bruno De Blic. J’ai tout de suite contacté la police qui s’est rendue très vite sur place. Quelques minutes plus tard, je constate de mes propres yeux qu’une voiture est à l’intérieur de mon magasin ».
Tout autour, des morceaux de verres jonchent le sol à côté de mobiliers renversés. Les montants en aluminium de la vitrine sont tordus, éjectés un peu partout. Quant à la menuiserie intérieur, beaucoup de travaux sont visiblement à prévoir.
« On se lève tôt le matin pour se coucher tard le soir pour nos clients. (…) Tous nos efforts sont contrariés en quelques minutes par une petite bande de voyous ». Bruno De Blic
Pour une poignée de cigarettes
Quatre paquets de cigarettes. C’est le « butin » qu’aurait emporté le ou les malfrats suite à leur action bélier. « Je pense que l’alarme, qui sonne très fort, les a dissuadés de rester longtemps », partage l’exploitant du bar-tabac. Il ajoute : « Le Dolaizon 2.0 est installé ici depuis 6 ans et c’est la seconde fois qu’on me vole en moins de deux ans. La première fois, ils sont passés par la porte de derrière. Je ne pense pas que ce soit un quartier sensible mais je ressens beaucoup de colère. On se lève tôt le matin pour se coucher tard le soir pour nos clients. Nous sommes un commerce de proximité. Et tous nos efforts sont contrariés en quelques minutes par une petite bande de voyous ». Bruno De Blic embauche cinq employés qui seront, par la force des choses, mis en indisponibilité pendant une durée indéterminée.
« Peut-être trouverons-nous des indices par ce biais »
Pascal Mazière, commandant du commissariat de police au Puy-en-Velay, a encore très peu d’éléments sur l’affaire. « L’enquête vient juste de commencer, souligne-t-il. Je pense que nous ne les avons pas loupés de beaucoup, malheureusement. Si le coin n’est effectivement pas équipé de caméra, nous allons visionner les autres caméras de la ville à Vals et au Puy. Peut-être trouverons-nous des indices par ce biais ».
Au milieu du désordre, la police scientifique a relevé toutes les empreintes éventuelles. D’après les premières constatations, la voiture semblerait être domiciliée à Tence. Une information à prendre avec des pincettes, l’assurance n’ayant pas été actualisée.
« Le cas de la voiture bélier, c’est tout de même très rare et plutôt inquiétant »
À 8h45, les services de la mairie de Vals-près-le-Puy se sont également dépêchés sur les lieux. « Je suis à la fois triste et sidéré, confie Gérald Fénérol, adjoint aux finances. Ce genre d’opération nous fait bizarre de par sa violence. Mais que dire ? Que faire ? Quelles mesures prendre ? » Il continue en ce sens : « Cela rajoute un sentiment d’insécurité supplémentaire dans notre ville. Peut-être faudrait-il envisager une réflexion sur la pose de caméras de surveillance dans ce carrefour et également celui de la mairie. »
Il termine ainsi : « Comme dans les autres secteurs du bassin ponot, nous enregistrons des vols par effraction aux domiciles de gens. Mais le cas de la voiture bélier, c’est tout de même très rare et plutôt inquiétant ».