Avec les syndicats tels que la CGT, FO, FSU, Solidaires et d’autres, des structures publiques comme l’hôpital Émile-Roux ou privées à l’instar de Michelin et des électrons libres à l’image du Collectif des Intermittents du Spectacle (CIP) ont défilé pendant près de deux heures dans les rues de la cité ponote.
Le cortège fort de 520 éléments selon les chiffres préfectoraux, 800 selon les syndicats, est parti de la place Cadelade vers 10h45 pour remonter l’avenue du Breuil et atteindre la statue de Lafayette en haut du Boulevard Saint-Louis. Il est redescendu ensuite par le même axe afin d’investir l’espace sablé face à la préfecture.
« Peut-être est-ce mieux ainsi de se prendre le mur à pleine vitesse. Car à ce moment-là, celles et ceux restés chez eux pourront enfin prendre conscience de la situation nocive que nous subissons tous ». Un manifestant
« Nous sommes devenus des pions corvéables à souhait »
« Je ne comprends pas !, partage un manifestant en colère. Que faut-il pour que les gens viennent dans la rue ? Le pays est en train de devenir un sorte de démocratie autoritaire et la majorité du peuple n’y semble pas hostile. » Visiblement déconcerté par le nombre de participants qu’il juge bien trop faible par rapport à l’enjeu de l’action, il continue : « La formule qui dit que les riches deviennent de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres n’a jamais été plus claire qu’en ce moment. Nous sommes devenus des pions corvéables à souhait, ballotter entre les directives répressives du gouvernement et la vie sans cesse plus chère. »
Avec ironie, il termine : « Mais finalement, peut-être est-ce mieux ainsi de se prendre le mur à pleine vitesse. Car à ce moment-là, celles et ceux restés chez eux pourront enfin prendre conscience de la situation nocive que nous subissons tous ».
Une sombre vision de l’avenir chez Michelin
L’emploi en premier, les salaires en second, les points de crispation ont été brandis par les panneaux des manifestants et scandés dans les hygiaphones. « Tous les sujets sont réunis aujourd’hui, explique Hervé Bancel, délégué CGT de Michelin Blavozy. De notre côté, nous dénonçons trois graves écueils au sein de notre entreprise. Déjà, nous réclamons des départs anticipés à la retraite car nous estimons certains postes à lourde pénibilité. Deuxièmement, Michelin a annoncé 2 300 suppressions d’emploi. Et il est certain que l’entité de Blavozy sera aussi impactée ».
Dans le détail, Hervé Bancel confie ses craintes sur l’avenir. « Nous sommes aujourd’hui sous le coup de RCC (ruptures conventionnelles collectives, Ndlr) planifiées sur trois ans. En 2021, nous avons déjà eu deux suppressions d’emploi. 2022 sera reporté car on a du mal à assurer les demandes de productions à cause du manque de personnels et de compétences. Par contre, nous attendons une profonde saignée des équipes en 2023 ».
*Le droit à la déconnexion, c’est quoi ?
C’est un principe intégré dans la loi en France selon lequel un salarié est en droit de ne pas être connecté aux outils numériques professionnels hors des horaires de travail (temps de transport travail-domicile, congés, temps de repos, week-end, soirée, etc.). La France est le premier pays à avoir intégré ce droit dans le droit du travail pour les entreprises.
La semaine à 32 heures et la retraite à 60 ans
Le troisième point qu’Hervé Bancel évoque concerne celui des intérimaires qui représentent 13 % de la masse salariale de Michelin Blavozy selon ses données. « On est 540 CDI et pratiquement 80 intérimaires, révèle-t-il. Actuellement, on nous demande de la production mais on n’arrive pas à la faire. On assure plus non plus sur la qualité. Ce qu’on exige, c’est l’embauche des intérimaires et des CDD car ils sont clairement indispensables à la production et nécessaires à l’entreprise sur du très long terme ! »
La précarité des emplois est également montrée du doigt sur les nombreuses affiches revendicatives et dans les discours syndicaux. Mais pas que : la réduction du temps de travail hebdomadaire à 32 heures, la retraite à 60 ans, le droit à la déconnexion*, l’élargissement de la reconnaissance de la pénibilité de certains postes de travail qu’ils soient physiques ou psychologiques…
Une manifestation homogène et cohérente. Enfin, presque...
Si la mobilisation n’a pas été aussi dense qu’espérée, elle a néanmoins été précise quant aux causes de l’action. Et très rares ont été les panneaux indiquant autre chose que le combat professionnel, salarial et social revendiqué ce mercredi 5 octobre 2021.
Parmi la nuée de pancartes tenues bien haut, seules trois d’entre elles ont abordé le sujet du vaccin, certifiant le sérum mortel. « Introduire de force un produit dans le corps d’un humain est inenvisageable depuis le code de Nuremberg, est-il par exemple écrit. C’est un viol : quelle honte ! Le docteur Philippe de Chazournes nous lâche une bombe et nous explique par preuve que les labos n’ont pas renouvelé leur autorisation. (…) Non au vaccin létal ».