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Les parents d’accueil de Madama placés en garde à vue et perquisitionnés

Par . . , Mise à jour le 30/09/2021 à 07:00

De l’intimidation envers tous ceux qui aident les jeunes migrants. Voilà comment une vingtaine d’organisations dénoncent la journée du 16 septembre dernier.

Convoqués par la police aux frontières, Véronique de Marconnay et Eric Durupt se sont rendus à la gendarmerie de Loudes. Là, les parents d’accueil de Madama, le jeune Malien aujourd’hui clandestin, ont été placés en garde à vue séparément de 8h du matin jusque dans l’après-midi. 
Ensuite, leur domicile a été perquisitionné sous leurs yeux. Leurs ordinateurs (outils de travail des deux enseignants) et un téléphone portable ont été saisis.
Selon ces organisations c'est la première fois, en France, qu'une famille qui accueille des mineurs isolés sur décision d’un juge des enfants est poursuivie pour complicité de faux, usage et détention de faux… en l’occurrence les papiers d’identité de Madama, qu'ils affirment venir de l’État civil défaillant du Mali.

> Voir le communiqué du Réseau éducation sans frontières de Haute-Loire ce mercredi 29 septembre 2021 :

"REPRESSION CONTRE LA FAMILLE D'ACCUEIL DE MADAMA DIAWARA
RETOUR DU DELIT DE SOLIDARITÉ ?
 
Communiqué ayant reçu le soutien de :  
Action Catholique Ouvrière du Puy (ACO 43), Association pour la Promotion des Gens du Voyage (APGV 43), Comité de Soutien aux Opprimés de Brioude, Emmaüs 43, Ligue des Droits de l'Homme (LDH 43), Planning Familial 43, Sauxillanges Entraide et Soutien aux Migrant-es (SESAME).
Collectif Intermittents et  Précaires de la Haute-Loire (CIP 43), CGT 43, CGT Educ'action 43,  Confédération Paysanne de Haute-Loire, FSU 43, Solidaires 43, Sud Education 43.
La France Insoumise 43 (LFI 43), Front de Gauche – Brioude l'Humain d'Abord, Génération.s 43, Union Communiste Libertaire 43 (UCL 43)

     Jeudi 16 septembre 2021, Véronique De Marconnay et Eric Durupt, le couple qui avait accueilli le jeune Malien Madama Diawara, étaient convoqués par la Police Aux Frontières de Gerzat  dans les locaux de la gendarmerie de Loudes (Haute-Loire).

            A 8h, ils se sont présentés à la gendarmerie et ont été immédiatement séparés et placés en garde à vue par les fonctionnaires de la PAF.  A partir de ce moment et jusqu'à la fin de la garde à vue, qui s'est terminée dans l'après-midi, ils n'ont pas été autorisés à communiquer l'un avec l'autre.

            Leur domicile a été perquisitionné, sous leurs yeux.  La perquisition s'est soldée par la saisie de leurs deux ordinateurs personnels et d'un téléphone portable.  De retour à la gendarmerie, E. Durupt et V. de Marconnay ont subi, séparément, un interrogatoire dans le cadre d'une enquête préliminaire dont l'objet serait des soupçons sur une supposée affaire de faux papiers, en lien avec  les deux mineurs étrangers qu'ils avaient accueillis chez eux pendant près de deux ans.  En toute légalité, puisque les deux jeunes leur avaient été confiés par la Juge pour Enfants afin qu'ils puissent s'occuper d'eux (santé, éducation, intégration...) et veiller sur eux en tant que TIERS DIGNES DE CONFIANCE (TDC) jusqu'à leur majorité.

            V. de Marconnay et E. Durupt réfutent en bloc ces accusations de SOI-DISANT malversations dans le but supposé d'obtenir un titre de séjour pour Madama.  Il les considèrent comme infondées et insensées. 

            Ces faits appellent de notre part les commentaires suivants.

-       En ce qui concerne les papiers d’identité décrits comme « faux » par la PAF, les expertises ne tiennent pas compte de la réalité de la situation en Afrique, notamment les lacunes systémiques de l’état civil au Mali.

–    Les délits allégués par la PAF (complicité de faux, usage et détention de faux, etc) sont passibles de lourdes peines.  Sauf erreur, c'est la première fois en France qu'une famille qui accueille des mineurs isolés est poursuivie pour de tels motifs.  On constate donc ici une volonté de répression particulièrement marquée et persistante.

–    Cette mise en cause des TDC vise à faire naître des doutes sur l'honnêteté d'E. Durupt et de V. de Marconnay, qui ont déjà subi, au cours des mois précédents, des attaques publiques de la part d'autorités haut-placées.  Elle vise à les discréditer auprès des très nombreux soutiens qui se sont manifestés lors de la mobilisation en faveur de Madama au printemps dernier ( y compris les plus de 38 000 signataires de la pétition).
 
–    Cette garde à vue est révélatrice d'un acharnement renouvelé à l'encontre des proches de Madama.  Une démarche qui vise à faire peur et à décourager toutes les personnes et les familles qui viennent en aide aux jeunes migrant-es et aux familles de migrant-es, en particulier au sein du Réseau Education Sans Frontières de Haute-Loire (RESF 43).
 
–    La convocation, la mise en garde à vue, les interrogatoires,  l'enfermement en cellule, la confiscation d'un outil de travail essentiel (pour des enseignant-es), les menaces de poursuites judiciaires étaient-elles vraiment justifiées ?  Tout un arsenal utilisé pour réprimer ce qui ressemble fort à un « délit » de solidarité.

            Nous exprimons notre indignation devant de tels procédés et apportons tout notre soutien à Eric Durupt et Véronique de Marconnay.
 
Nous rappelons aux personnes que cela pourrait intéresser que la répression judiciaire se poursuit contre :
 
–    Madama Diawara, accusé de faux, usage de faux, etc.  Son procès aura lieu au Tribunal Judiciaire du Puy-en-Velay le 5 octobre 2021.  Il est toujours sous le coup d'une OQTF avec IRTF de 24 mois délivrées par le préfet de Haute-Loire.
 
–    Eric Durupt, poursuivi pour outrage à agent, qui comparaîtra devant le Procureur de la République au Tribunal Judiciaire de Clermont-Ferrand le 12 novembre 2021
."

 

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